Comment se comporte Wall Street peu après une élection présidentielle américaine ?

Comment se comporte Wall Street peu après une élection présidentielle américaine ?
Comment se comporte Wall Street peu après une élection présidentielle américaine ?

(BFM Bourse) – Selon une étude récente d’Oddo BHF, si Wall Street a tendance à être attentiste avant l’élection, le S&P 500 gagne en moyenne 5% sur les trois mois qui suivent l’élection.

La première économie mondiale s’apprête à choisir le nouveau locataire de la Maison Blanche. Les élections américaines auront officiellement lieu mardi prochain. Selon les données agrégées par le New York Times, la bataille pour l’élection présidentielle s’annonce serrée entre la démocrate Kamala Harris et le républicain et ancien président Donald Trump. Que ce soit sur l’ensemble du vote ou dans des États clés, les « swing states ».

Il est difficile de prédire à l’heure actuelle quelle sera la réaction du marché. D’une part, parce qu’il n’est pas certain qu’un vainqueur soit déclaré au lendemain de l’élection (il a fallu plus d’un mois en 2000 pour départager le démocrate Al Gore et le républicain George W. Bush). Et ensuite, parce qu’au-delà du vainqueur de l’élection présidentielle, les investisseurs surveilleront la composition des deux chambres du Congrès américain. Le 5 novembre, les Américains devront également voter sur l’ensemble des quelque 435 membres de la Chambre des représentants et sur environ un tiers (34 sièges sur 100) du Sénat.

« L’extrême polarisation de l’électorat américain rend la course à la présidentielle très serrée. La répartition du Congrès est également très importante, car de nombreux textes législatifs nécessitent un accord bipartisan pour être adoptés », résume Ombretta Signori, directrice des recherches macroéconomiques à OFI AM.

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De nombreuses inconnues

Dans une note récente, l’économiste estimait «qu’une victoire de Donald Trump serait théoriquement plus favorable aux actions, notamment en raison des baisses d’impôts.» A l’inverse, une victoire de Kamala Harris serait a priori moins inflationniste et donc moins pénalisante pour les obligations. “Cela dit, un scénario à long terme de Donald Trump à plein régime pourrait s’avérer moins favorable aux actions et davantage aux obligations en raison des freins à la croissance, du protectionnisme et de la diminution de l’immigration”, a-t-elle ajouté.

Oddo BHF juge de son côté qu’une victoire de Donald Trump pourrait théoriquement être plus favorable aux marchés boursiers en raison notamment de l’impact des mesures fiscales souhaitées par l’ancien locataire de la Maison Blanche, qui entend réduire les impôts des entreprises. Une victoire de Kamala Harris serait “neutre pour les marchés actions américains, les forces négatives (augmentation de la fiscalité, régulation) s’équilibrant avec les forces positives (subventions pour soutenir l’activité)”, estime le courtier.

Si le nombre d’inconnues reste donc très important, il peut être utile d’invoquer l’histoire pour projeter le comportement du marché. Même si, rappelons-le encore une fois, les performances passées ne présagent pas de l’avenir.

Vers un rassemblement post-électoral ?

Dans une étude détaillée rédigée au début du mois, Oddo BHF a étudié l’évolution du S&P 500, le plus grand indice américain, avant et après une élection présidentielle américaine, depuis 1972. Le courtier a toutefois exclu l’élection du champ des 2008, une année où le marché a été plombé par la grande crise financière de 2008-2009.

Les stratèges du courtier ont ainsi constaté que lors des treize dernières élections, le marché a fait preuve d’un certain attentisme avant le vote. Ainsi le S&P 500 n’a progressé que de 2% en moyenne au cours des trois mois précédant l’élection présidentielle américaine.

En revanche, une fois l’incertitude politique passée, on observe ensuite une légère reprise post-électorale. Le S&P 500 augmente ainsi en moyenne de 5 % dans les trois mois suivant l’élection et de 8 % au 30 juin de l’année suivant l’année électorale.

« Le marché ayant déjà progressé significativement cette année (20,6% pour le S&P 500 à ce jour

NDLR), a-t-il encore du potentiel ? Nous le pensons, car les baisses de taux de la Fed (Réserve fédérale américaine, NDLR) sont capables de soutenir les marchés boursiers », juge Oddo BHF.

« Le résultat de l’élection permettra aux investisseurs de se positionner entre deux visions économiques parfois diamétralement opposées. Bien sûr, des facteurs d’inquiétude subsisteront (imprévisibilité de Donald Trump, saut dans l’inconnu de Kamala Harris), mais un Congrès divisé conduirait à modérer ces risques », conclut l’intermédiaire.

Une importance à relativiser

Dans le même ordre d’idées, une étude du groupe américain Fidelity note que le S&P 500 tend à augmenter de 8,3% en moyenne durant les douze mois suivant l’élection, plus précisément du 30 novembre suivant l’élection au 30 novembre de l’élection. année après. Le groupe de gestion de fortune s’est basé sur des données remontant à 1950.

Fidelity nuance toutefois quelque peu l’impact des élections américaines. Historiquement, les marchés financiers n’ont pas été vraiment perturbés par les élections présidentielles et de mi-mandat, note le groupe. “Si vous êtes un investisseur, mon conseil est de ne pas vous concentrer sur cette question”, a déclaré Denise Chisholm, directrice de la stratégie quantitative de Fidelity.

“Alors que les gros titres politiques peuvent parfois provoquer des turbulences sur les marchés à court terme, à long terme, pour les actions, les obligations et autres investissements, les rendements semblent être davantage déterminés par les fondamentaux des classes d’actifs sous-jacentes” que par les élections, convient Naveen Malwal, de Conseillers stratégiques.

La variation a été arrêtée vendredi en fin d’après-midiJulien Marion – ©2024 BFM Bourse

 
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