Après trois ans, mauvais résultats pour Bruno Marchand

Après trois ans, mauvais résultats pour Bruno Marchand
Après trois ans, mauvais résultats pour Bruno Marchand

Un élu animé d’une vision et fier des réalisations qui la portent se ferait un devoir de présenter son bilan à la population, à un an des élections municipales. Ce n’est pas dans les plans de Bruno Marchand qui, depuis trois ans, refuse de se prêter à cet exercice.

Le maire préfère parler de l’avenir et de ce qui est à venir, arguait son cabinet lors de chaque demande d’entretien éditorial en fin d’année ou avant les vacances d’été.

Aujourd’hui encore, Bruno Marchand a décidé d’éviter de faire le point, pour parler plutôt de sa vision pour les années à venir. Il met l’accent sur la qualité de vie des citoyens lors du lancement de sa pré-campagne électorale.

La réalité est que, lorsqu’on l’écrit dans l’histoire du Québec, ses résultats des trois premières années font pâle figure en comparaison d’aujourd’hui.

Grands projets

Dès son arrivée, le maire Jean-Paul L’Allier, salué comme un visionnaire et un bâtisseur qui a transformé sa ville, a entrepris de travailler à la revitalisation du quartier Saint-Roch.

Pour ce faire, M. L’Allier a réussi à rallier à sa cause les gouvernements supérieurs, le milieu culturel, les entrepreneurs ainsi que les institutions publiques et éducatives.

Il a même invité le premier ministre Jacques Parizeau et son épouse à une promenade avec lui dans le quartier pour lui expliquer sa vision et ses besoins. Il l’avait ainsi convaincu d’installer l’ÉNAP à Saint-Roch plutôt qu’à Montréal.

Ce projet majeur a eu des retombées positives considérables au Québec.

Cadre financier et infrastructure

Quant à Régis Labeaume, dès son entrée en fonction en 2007, il a remis sur les rails les festivités du 400e.ece qui en fait un énorme succès.

Puis il s’est immédiatement attelé à mettre en place un cadre financier solide. La Ville a ainsi repris le contrôle de la dette et constitué des réserves de prévoyance et de paiement en espèces des immobilisations.

Ce cadre, heureusement toujours en place, a rendu les budgets de la Ville plus prévisibles, ce qui est une très bonne chose.

Dès 2009, M. Labeaume annonçait son intention de construire un anneau de glace couvert et un amphithéâtre. Les deux lieux sont aujourd’hui très fréquentés et font la fierté des citoyens.

Tout au long de son règne, Régis Labeaume s’est également fait un devoir de souligner et de reconnaître l’œuvre de son prédécesseur. Bruno Marchand a fait le contraire, et pas toujours pour les bonnes raisons ni en écoutant les bonnes personnes.

En quête d’actions concrètes

Depuis son arrivée, il y a certainement eu un changement de ton qui était souhaitable. Mais Bruno Marchand n’arrive toujours pas à traduire ses discours inspirés par des actions concrètes qui font une réelle différence, comme pour l’itinérance et le tramway.

Dans le cas de l’itinérance, l’héritage de Jean-Paul L’Allier, avec la revitalisation du quartier Saint-Roch, est miné par l’absence de solutions durables. La responsabilité est bien sûr partagée entre les gouvernements et la Ville, mais le maire a promis zéro sans-abri lors de la campagne électorale. Nous sommes loin du compte.

Le tramway, que M. Marchand a eu la bonne idée de soutenir, constitue un de ces projets sociaux sur lesquels il aurait pu bâtir. Cependant, il n’a pas réussi à augmenter le nombre de membres, comme promis, ni à améliorer le projet. Au contraire, nous sommes revenus à la version proposée par M. Labeaume.

Aveuglé par la vanité, Bruno Marchand croyait pouvoir faire mieux que son prédécesseur à la CAQ. Il s’est cogné le nez et le dossier est même tombé de sa main.

Annoncer des pistes cyclables et l’aménagement de sentiers et d’espaces verts, c’est très bien, mais cela se résume à la gestion quotidienne d’une ville. Ce n’est pas ce qu’on pourrait appeler un projet de société qui fait la fierté des Québécois.

Il faut souligner les efforts du maire en matière de logement, mais le problème reste criant.

Positionnez-vous au Québec

Dans son message de départ publié sur Facebook, Thomas Gaudreault, ancien attaché de presse du maire, a tenu un commentaire révélant une certaine déconnexion à l’hôtel de ville.

“Positionner cet homme sur la scène nationale et internationale aura été l’un des plus grands défis de ma jeune carrière”, écrit-il.

L’objectif d’un maire doit être avant tout de se positionner dans sa propre ville. Ce sont ses citoyens qu’il représente. Le reste se produit naturellement, lorsque vous jouissez d’un poids politique important dans votre pays.

Certes, M. Marchand est apprécié sur les talk-shows de la métropole, où les journalistes ne le suivent pas au quotidien.

Mais au Québec, les plus récents sondages lui accordent un très faible soutien de la part des citoyens. La colline semble décidément difficile à gravir d’ici un an.

 
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