Les taux d’intérêt, les taxes municipales et les coûts de rénovation rendent la possession d’une maison de plus en plus coûteuse, au point que plusieurs préfèrent louer.
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Annie Poissant habite sa maison jumelée à Blainville depuis 2013. Beaucoup de choses ont changé depuis. L’entretien et la rénovation, entre autres, font de plus en plus mal à votre portefeuille.
«Cela devient vraiment de plus en plus cher. J’ai fait refaire la toiture l’année dernière et ça m’a coûté 12 000$ ! Mon assurance est également plus chère chaque année. Je suis passée de 950 $ par an en 2019 à 1 230 $ aujourd’hui », raconte-t-elle.
Même son de cloche du côté de Marianne Côté, qui a dû remplacer une partie de la devanture en aluminium, les rampes du balcon et une porte de son chalet de Boisbriand. Facture : 10 938 $. “Il s’agit cependant d’une rénovation assez mineure, je ne m’attendais pas à ce que cela coûte autant.”
Matériel et main d’œuvre plus chers
La pénurie de main-d’œuvre, dans le bâtiment comme ailleurs, rend la plupart des travaux de construction plus coûteux, tout comme le prix des matériaux, qui a bondi ces cinq dernières années.
L’Association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT) a récemment compilé les données fournies par ses membres afin d’évaluer le prix de vente d’une dizaine de matériaux. Le prix des bardeaux d’asphalte, par exemple, a augmenté de 62 %. Celui des plaques de plâtre et de la laine isolante, respectivement 40 % et 42 %.
Si un consommateur achetait un seul article dans chacune des catégories mesurées par l’AQMAT, cela lui coûterait 301 $ aujourd’hui au lieu de 234 $ en février 2019, soit une augmentation cumulée d’environ 28,5 % sur cinq ans , calcule l’organisme.
Le double coup dur qui fait mal
Pire encore que l’inflation du prix des matériaux de construction, c’est avant tout la double coup dur des taxes municipales et des taux d’intérêt qui augmentent considérablement la facture des propriétaires.
Ceux qui renouvellent actuellement leur hypothèque en savent quelque chose. Beaucoup se retrouvent avec des mensualités qui grimpent de plusieurs centaines de dollars.
Quant aux augmentations des taxes municipales et scolaires, elles dépassent de loin, année après année, l’inflation dans plusieurs municipalités. L’année dernière seulement, les propriétaires montréalais ont subi une augmentation moyenne de 227 $ de leurs taxes municipales résidentielles.
Louer ou acheter ?
« Le loyer est le montant le plus élevé qu’il vous en coûtera pour vous loger. Mais une hypothèque, c’est le minimum qu’il en coûtera pour se loger… Parce qu’il y a tellement d’autres coûts qui accompagnent le fait d’être propriétaire et dont les gens ne tiennent pas compte », affirme Stéphane Desjardins. , journaliste, dans son livre Louer ou acheterqui vient d’être publié.
«Les taxes municipales et les taux d’intérêt sont les principales sources d’augmentation des coûts d’être propriétaire, mais il ne faut pas oublier les autres dépenses comme les plantes et arbustes, les appareils électroménagers, les meubles… Tout coûte plus cher», a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, certains commencent à se demander si la location ne serait pas un meilleur « investissement » que l’achat d’une maison.
« Je ne me vois pas vendre ma maison pour emménager en appartement, explique Annie Poissant, d’autant plus que les loyers sont aussi chers et rares. Mais j’ai des amis primo-accédants et qui se posent la question en ce moment », raconte la femme de 37 ans.
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