l’essentiel
Vous avez été nombreux, partout en France, à répondre à l’appel de La Dépêche du Midi et à dénoncer des vols de pièces automobiles, un phénomène en hausse. Voici des récits de mésaventures, parfois très coûteuses et toujours traumatisantes.
Devenu monnaie courante en France, le vol de pièces automobiles a donné lieu à de nombreux et édifiants témoignages de lecteurs de La Dépêche du Midi. Comme celui de Thomas, qui, en trois mois, s’est fait voler deux fois les quatre roues de sa Clio V E-Tech Engineered. « À chaque fois, cela s’est produit dans le garage souterrain privé et sécurisé de ma résidence, équipé de caméras de surveillance », précise-t-il. Avant le deuxième crime, l’homme avait néanmoins pris ses précautions en s’équipant d’écrous antivol.
« Les voleurs ont infiltré mon véhicule afin de chercher la clé des écrous cachés dans l’habitacle. Force est de constater que plus nous sécurisons notre véhicule, plus les dégâts sont importants : quatre roues manquantes, vitre cassée, soubassement tordu, plancher de coffre cassé, bip de portail volé. Je n’ai toujours pas récupéré mon véhicule.
« Un sentiment d’impuissance »
Le témoignage de Thomas n’est pas le seul recueilli par notre rédaction. Ils sont plusieurs dizaines à manifester leur désarroi face à des casseurs de plus en plus endémiques. « Je m’endors avec appréhension et sans savoir si ma voiture sera encore intacte au réveil », confie Hervé, qui s’est également fait voler des pièces de voiture à deux reprises. On a un sentiment d’impuissance face à la situation, mais aussi de la colère parce que j’avais économisé pour acheter ma voiture et m’offrir de belles jantes. Ceux-ci ont disparu dans la nuit alors que le véhicule de l’homme de 25 ans était stationné à son domicile.
Un sentiment de peur que partage Aurélie. « Chaque matin, je descends au sous-sol avec une boule au ventre », avoue-t-elle. C’est sa fille de trois ans qui a découvert un matin la voiture sans pare-chocs, toujours dans la cave de sa maison. Chloé, une Toulousaine, a vécu une mésaventure similaire. « Je me suis réveillé un matin et en descendant, j’ai aperçu ma voiture, une Renault Mégane 4, avec le capot grand ouvert dans mon parking souterrain sécurisé. Ils ont pris mes phares », dit-elle.
Dommages économiques
Au-delà de l’angoisse émotionnelle, le côté économique de ces vols pose problème. Surtout pour la maman, Aurélie. « L’assurance couvrait les réparations mais pas la batterie donc j’ai dû payer 217 euros. Et j’avais une franchise de 450 euros. Quand on n’a rien à voir avec ça et qu’on est une mère qui vit toute seule, c’est très difficile », déplore-t-elle.
Catherine, habitante d’Aurignac (Haute-Garonne), indique qu’elle n’a pas fait appel à son assurance. « Parce que si on partait avec elle, une pénalité serait appliquée, m’a-t-on dit. Quelques semaines plus tard, n’ayant plus que mes yeux pour pleurer, j’ai commandé et fait installer deux seuils de porte chez nous. revendeur pour la modique somme de 900 euros ! Pour Flore, “il y avait au total 6 000 euros, c’est dommage”. Les phares de sa Clio IV ont été victimes des malfaiteurs. « C’est drôle quand ça t’arrive. Et la police ne bouge pas», conclut la jeune femme.
L’impuissance de la police
Comme Flore, ils sont nombreux à partager ce constat : les voleurs sont trop rarement inquiétés. Hervé, qui a porté plainte à deux reprises, le regrette. “La police scientifique est venue prendre les empreintes etc. Résultat, huit mois d’attente avant d’avoir les résultats des prélèvements”, fulmine-t-il. « La police est arrivée rapidement le jour même, raconte Aurélie. “Mais il était trop tard, nous n’avons jamais retrouvé les voleurs.”
Les automobilistes savent bien qu’il est difficile, voire impossible, de mettre la main sur ces casseurs de plus en plus organisés. « Nous sommes allés porter plainte », se souvient Catherine. “Les gendarmes ont pris notre plainte sans nous laisser beaucoup d’espoir pour la suite.” Une situation que des centaines, voire des milliers de Français ont vécue ces derniers mois contre leur gré.