Les commerçants d’Henri-Bourassa à bout de souffle à cause des chantiers

Entraves routières, blocage de leur espace de livraison, perte de stationnement et de clientèle… Les commerçants de la rue Henri-Bourassa, enlisés dans le chantier du Réseau Express Vélo, en ont assez de devoir subir des travaux qu’ils estiment mal planifiés par la municipalité.

Les cônes orange sont omniprésents sur le boulevard Henri-Bourassa, dans le secteur Ahuntsic-Cartierville. Les places de stationnement sur cette artère importante sont devenues rares, alors que le chantier du Réseau Express Vélo bat son plein. Il s’agit d’un problème bien réel pour les commerçants du secteur, qui dénoncent le manque d’écoute de l’administration Plante à leur sort.

Alexandre Moranville-Ouellet/AGENCE QMI

« Cela fait plusieurs fois que je retrouve un véhicule appartenant à des employés de chantier de ma zone réservé aux livraisons. Nous recevons ici des tonnes de verre pesant des milliers de livres. Maintenant que je n’ai plus de place de parking devant mon commerce, on ne va pas demander aux fournisseurs de se déplacer à pied ! », dénonce Martine Grisé, propriétaire de la Vitrerie St-André au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio.

Alexandre Moranville-Ouellet/AGENCE QMI

Comme la plupart des autres commerçants interrogés par QUB radio lors de leur visite, Mme Grisé a imploré l’administration du district de ne pas aménager de voie réservée aux bus en dehors des heures de pointe, afin de laisser des places de stationnement à la disposition des clients. Malheureusement, cette demande est restée lettre morte.

«C’est tellement mal pensé. Ils savaient ce qu’ils allaient faire et ils n’ont jamais tenu compte de notre opinion, mais c’est nous qui payons des impôts. Pendant ce temps, j’ai perdu 25 % de mes revenus depuis le début des travaux », déplore Luis Salan, propriétaire du restaurant L’Œuforie Matinale.


Alexandre Moranville-Ouellet/AGENCE QMI

Cette baisse de revenus, combinée à une hausse des taxes municipales cette année, a forcé le restaurateur à mettre deux de ses employés au chômage, en plus de le pousser à abandonner ses fournisseurs québécois. M. Salan doit maintenant magasiner chez Costco, incapable de trouver une option plus abordable.

Les clients également épuisés

Les détaillants ne sont pas les seuls à être frustrés par la situation. Lors d’une visite de QUB Radio à la sandwicherie italienne Tonino’s, un chauffeur d’Uber Eats a fait irruption dans l’établissement, s’insurgeant contre les travaux.

« C’est vraiment misérable, rien n’est prévu pour les chauffeurs Uber, et la police s’en fout si nous nous garons une seconde pour aller chercher à manger. On finit par recevoir des amendes pour faire notre travail», dénonce le chauffeur, qui a préféré garder l’anonymat pour éviter des répercussions professionnelles.


Alexandre Moranville-Ouellet/AGENCE QMI

Le propriétaire de Tonino, Anthony Boxell, est également déprimé. Son restaurant ayant ouvert à peine un mois avant le début des travaux sur le boulevard, il ne s’attendait pas à de telles perturbations dès la première année de son activité. Il reproche notamment à la ville un manque d’accompagnement et de communication, puisqu’aucun employé municipal n’est venu prendre le pouls des commerçants.

Pour lui, comme pour bien d’autres, il ne reste plus qu’à espérer que les travaux ne dépassent pas l’échéance du printemps 2025.

 
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