Pas de sursis pour les vols de nuit à l’aéroport de Saint-Hubert

Pas de sursis pour les vols de nuit à l’aéroport de Saint-Hubert
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Chrono Aviation n’a pas réussi à obtenir un sursis pour les décollages et atterrissages de nuit de ses avions à l’aéroport Saint-Hubert de Longueuil. La compagnie, qui conteste la décision du ministère des Transports de mettre fin aux vols de nuit à l’aéroport en raison du bruit qu’ils émettent, a souhaité continuer à effectuer ces vols jusqu’à ce que le Tribunal fédéral se prononce sur la question. fond de l’affaire.

Dans une décision rendue vendredi, le juge Sébastien Grammond a rejeté cette demande, Chrono Aviation n’ayant pas réussi à prouver de manière convaincante les effets néfastes qu’entraînera l’arrêt immédiat des vols de nuit.

Depuis 2019, la compagnie aérienne fournit un service de transport à la société Baffinland pour l’exploitation de la mine Mary River sur l’île de Baffin, au Nunavut. Elle a choisi l’aéroport de Saint-Hubert comme point de départ de ces vols qui, selon Chrono Aviation, doivent être effectués régulièrement de nuit, notamment en raison des horaires des travailleurs et des conventions collectives.

Chaque semaine, deux décollages sont effectués à 1h55

Cependant, le modèle d’avion utilisé est le Boeing 737-200, un modèle ancien et très bruyant, qui suscite depuis plusieurs années de vives critiques auprès de la population locale. Selon Chrono Aviation, il s’agit du seul modèle gros-porteur capable d’atterrir sur des pistes en gravier comme celle de la mine de Mary River.

Après un long bras de fer entre l’entreprise, la Ville de Longueuil et la direction de l’aéroport de Saint-Hubert, le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, a décidé, en mars dernier, d’interdire ces vols entre 23 h et 6 h du matin, pour protéger la paix et la tranquillité des Longueuillais.

Pablo Rodriguez est le ministre fédéral des Transports. (Photo d’archives)

Photo : La Presse Canadienne / Justin Tang

Preuves insuffisantes du préjudice

Chrono Aviation a justifié sa demande de sursis en arguant notamment que la fin des vols de nuit lui causerait un préjudice irréparable en l’obligeant à résilier son contrat avec Baffinland, qui représente sa principale Source de revenus.

La prémisse centrale des affirmations de Chrono Aviation est qu’il lui sera impossible de remplir ses obligations ou de satisfaire les attentes de Baffinland sans effectuer des décollages de nuit avec des Boeing 737-200 à l’aéroport de Saint-Hubert.écrit le juge Grammond.

Cependant, les preuves suggèrent qu’il existe diverses solutions alternatives, par exemple modifier les horaires de vol, utiliser des avions moins bruyants sur une partie du trajet ou décoller de nuit des aéroports de Mirabel ou de Québec. .

Une citation de Extrait de la décision du juge Grammond

De plus, selon le juge, l’entreprise n’a pas n’a jamais expliqué quelles alternatives avaient été envisagées, quels obstacles empêchaient leur mise en œuvre ou quels coûts y seraient associés.

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Vue aérienne de la mine de fer Baffinland à Mary River, dans le nord de l’île de Baffin (photo d’archives)

Photo : Société de la mine de fer Baffindland.

Chrono Aviation a également fait valoir qu’en l’absence de telles alternatives, la résiliation de son contrat avec Baffinland la pousserait inévitablement à la faillite.

Là encore, cette affirmation n’a pas convaincu le juge. Dans une relation contractuelle à long terme, il est fort possible que les parties réagissent à une situation imprévue en renégociant le contrat, en ajustant les obligations des parties et en répartissant les coûts supplémentaires, plutôt qu’en mettant fin à la relationil explique.

Dans ce dossier, rien dans le dossier ne laisse entendre que Baffinland entend résilier le contrat dès l’entrée en vigueur de l’interdiction des vols de nuit, même en supposant qu’elle ait la possibilité de le faire.il ajoute.

Préoccupations importantes des citoyens

Chrono Aviation considère également que les désagréments dus au bruit de ses avions sont minimes, les décollages ne durant que quelques secondes ou quelques minutes.

De l’avis du juge, les inquiétudes des résidents concernant le bruit nocturne sont suffisamment grandes pour que l’entreprise ne puisse se permettre de les minimiser.

Les vols nocturnes ont provoqué à plusieurs reprises de graves tensions au sein de la Ville de Longueil, allant jusqu’à forcer l’intervention de policiers lors d’une séance du conseil urbain en 2019.

Les éléments de preuve appuient largement ces inquiétudes, notamment un rapport de consultation sur le développement de l’aéroport de Saint-Hubert et une lettre de l’Association du transport aérien du Canada qui s’étonne de « l’utilisation nocturne d’un avion dont l’empreinte sonore très élevée est bien connue ». » dans un aéroport « enclavé en milieu urbain »indique le juge Grammond.

Dans une déclaration écrite partagée vendredi, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a salué la décision du juge, qu’elle a qualifiée de nouvelle victoire pour les Longueuillais. Elle a invité Chrono Aviation à se conformer au jugement.

 
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