Du chemin parcouru depuis que le fondateur et directeur général de Ribozome, Dany Fortin, a eu l’idée de se lancer dans l’élevage et la transformation du ver de farine, en 2020. À partir d’un petit laboratoire installé dans un sous-sol d’un immeuble commercial dans la rue principale de Saint-Nazaire, l’entreprise s’apprête à devenir une usine d’ici 2025, si tout se passe comme prévu.
« La production et la première transformation auront lieu sur le site de l’usine pilote. Nous produirons une poudre de vers de farine, qui sera ensuite expédiée en vrac aux transformateurs ou aux clients. L’idée est d’en produire plusieurs dizaines de tonnes par an. Nous produirons en fonction du marché que nous avons actuellement », prédit le directeur général.
Selon cette dernière, un investissement de 3 millions de dollars sera nécessaire pour implanter l’usine. Même si l’objectif premier est d’abord de sécuriser les paramètres de production dans un espace plus petit, le directeur général voit grand pour l’avenir. D’autant que le regard extérieur a désormais changé face à son projet unique. S’il a fallu autrefois convaincre les acteurs gouvernementaux et financiers de la pertinence de son entreprise, la filière des protéines d’insectes s’est depuis largement développée.
« Nous participons à de nombreuses initiatives avec Aliments Québec, avec le CTAQ (Conseil de la transformation alimentaire du Québec), dans différents salons professionnels et sur différentes plateformes. Cela permet vraiment de se rendre compte que les choses évoluent, et que les mentalités changent. Les gens sont de plus en plus ouverts à manger des insectes», constate Dany Fortin.
De plus en plus populaire
Outre ses valeurs nutritionnelles, la protéine d’insecte répond également aux valeurs environnementales de plus en plus valorisées par la population. Sa production nécessiterait cinq fois moins d’espace que la protéine bovine et émettrait considérablement moins de gaz à effet de serre que la production de toute autre protéine animale. Ces éléments ont contribué à promouvoir l’industrie, qui trouve désormais un soutien important de la part des gouvernements.
« Nous participons également à la Table de l’industrie des insectes comestibles, une nouveauté des dernières années, dirigée par l’Université Laval. À cette table se trouvent le MAPAQ (Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation), la Financière agricole, Investissements Québec… C’est véritablement une industrie émergente qui est soutenue par tous les paliers de gouvernement. précise M. Fortin.
Recherche de partenaires
Depuis un peu plus d’un an et demi, Ribozome accueille au sein de son équipe la biologiste Jennifer Larouche, titulaire d’une maîtrise dans le domaine des insectes comestibles. « Excellente nouvelle » pour le fondateur. « Il n’existe pas une tonne d’experts dans le domaine des insectes comestibles. Mais Jennifer en est une», se réjouit-il. L’entrepreneur ne s’en cache pas : il souhaite toujours attirer des investisseurs ou des confrères pour le rejoindre dans cette aventure qui le passionne.
« Nous sommes toujours ouverts à rencontrer des personnes qui souhaitent travailler dans un domaine aussi innovant, dans une industrie d’avenir. Tant au niveau marketing qu’au niveau technique ou élevage. Nous avons beaucoup de choses à faire et la recherche et le développement avancent. Et ça avance bien», assure Dany Fortin.