8 ans plus tard, que sont devenus les ouvriers ? « Ce sont des choses qui ne s’oublient pas »

Le cas d’Audi Forest n’est pas la première fois que l’on parle de « reconvertir » un site industriel majeur et de permettre à ses ouvriers de retrouver un emploi. En 2016, c’était l’usine Caterpillar de Gosselies qui avait fermé ses portes. Là aussi, plusieurs pistes avaient été évoquées, comme la mise en place d’accompagnements. Alors, où en est-on 8 ans plus tard ?

Dans le hangar d’un centre de formation de Marchienne-au-Pont, Vahittin a retrouvé le plaisir de travailler. Après trente ans chez Caterpillar, il travaille à nouveau comme formateur en sécurité logistique. Mais les souvenirs sont toujours bien présents : « Tous les jours, tous les jours. Trente ans de carrière sur le chantier Caterpillar, oublier ça du jour au lendemain, ce sont des choses qu’on n’oublie pas. Il y a de bonnes choses qui sont restées là-bas sur le chantier »il nous dit.

Dans cette entreprise, plusieurs anciens salariés de Caterpillar se sont retrouvés. Ils ont connu des difficultés, mais aujourd’hui, ils ont su se réinventer. « Il faut tourner la page, garder les bons moments en photos, comme on l’a vu, et ensuite passer à autre chose », explique Nino.

Frédérique Pouillart, the director: « La plupart d’entre eux ont retrouvé du travail, certains sont devenus indépendants. C’est aussi une bonne chose, c’est un bon changement de carrière. Certains travaillent aussi dans d’autres régions, certains sont partis à l’étranger. »

Un séisme social

En septembre 2016, la direction de Caterpillar a annoncé la fermeture du site. Un véritable séisme social qui a provoqué la colère des ouvriers. Une cellule de reconversion a rapidement été mise en place pour 1 598 ouvriers. 64% d’entre eux bénéficieront d’une réinsertion. Selon les derniers chiffres, 80% des ouvriers ont finalement retrouvé un emploi.

À l’époque, le syndicaliste Jean-Marie Hoslet craignait le pire : « La première restructuration a été un tremblement de terre, ici c’est l’apocalypse pour toute la Wallonie, ce n’est pas Gosselies qui est concerné. »

Mais huit ans plus tard, il estime que les dégâts ont été limités, la formation des travailleurs a joué un rôle, tout comme les horaires. « La flexibilité, le courage et le fruit du travail, oui. Beaucoup d’employeurs recherchent des travailleurs comme ça, et chez Caterpillar, il y en avait beaucoup. »il dit.

Qu’advient-il du site ?

Au-delà de l’aspect social, c’est la reconversion d’un site de 93 hectares qu’il fallait gérer. Deux mégaprojets espérés ne verront jamais le jour : Legoland et le constructeur de voitures électriques Thunder Power.

Après avoir cherché un acquéreur unique, le site sera finalement divisé, les bâtiments progressivement détruits. « Ils ne correspondent absolument plus au standard immobilier actuel, car ils avaient une configuration extrêmement spécifique aux activités précédentes. »explique Nathalie Czerniatynski, directrice de l’intercommunale IGRETEC. Ces bâtiments correspondent à une industrie plus ancienne,qui a utilisé de gros volumes” ajoute-t-elle.

Dans la région, le concept d’un seul occupant est révolu, et voici quel sera son avenir : « Nous aurons trois zones distinctes, une qui sera dédiée aux loisirs, donc il pourrait y avoir plusieurs activités. Une partie centrale, plus pour tout ce qui est logistique, production, manutention, et une troisième partie qui sera une extension du bioparc aéroportuaire. »

Huit ans après l’annonce de sa fermeture, le site Caterpillar prend encore le temps de se réinventer. Il accueillera bientôt de nouveaux collaborateurs.

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