La Russie lance l’exercice « Océan-2024 » au format XXL. L’objectif est de « préparer » ses troupes, de tester des armes de haute précision et d’élargir « la coopération avec les marines des pays partenaires ».
Des navires de guerre russes et chinois ont commencé mardi des exercices militaires dans le nord de la mer du Japon pour mieux protéger « l'activité économique » dans la zone, a indiqué le ministère russe de la Défense, alors qu'il organise des exercices navals majeurs dans plusieurs océans et mers. La Russie n'a pas précisé combien de ses propres navires se trouvaient dans la mer du Japon, mais a déclaré que quatre navires de guerre et un navire de ravitaillement chinois s'y trouvaient.
Les exercices avec Pékin visent à « défendre les voies maritimes et les zones d'activité économique maritime », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères sur Telegram. Les navires se trouvent dans le golfe Pierre le Grand, près de Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, a précisé Moscou.
La Chine a annoncé lundi des exercices navals et aériens conjoints avec la Russie ce mois-ci autour de la mer du Japon, appelée « mer de l'Est » en Corée du Nord et du Sud, et de la mer d'Okhotsk. Les liens entre Moscou et Pékin se sont approfondis depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022, que la Chine n'a jamais condamnée.
Deux océans et trois mers
Ces manœuvres s'inscrivent dans le cadre de l'exercice majeur Ocean-2024, que la Russie organise jusqu'au 16 septembre dans les océans Pacifique et Atlantique, ainsi qu'en mer Méditerranée, Caspienne et Baltique, a indiqué le ministère russe de la Défense. Le président russe Vladimir Poutine suivra les manœuvres depuis Moscou et prononcera un “discours d'ouverture”, a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Au total, 400 navires russes, 120 avions et hélicoptères et 90.000 personnes sont mobilisés pour « Océan-2024 », l'un des exercices « les plus importants » de l'année, selon le ministère russe.
« Océan-2024 » devrait permettre de tester la « préparation » des troupes, « l'utilisation d'armes de haute précision » et d'élargir « la coopération avec les marines des pays partenaires », selon la même Source.
Lundi, le ministère japonais de la Défense a annoncé avoir repéré cinq navires de guerre chinois se dirigeant vers la Russie dans la mer du Japon au cours du week-end. Ils avaient « navigué vers le nord-est à travers le détroit de Tsushima en direction de la mer du Japon » samedi et dimanche, selon Tokyo.
Raid sur un navire chinois
Le détroit de Tsushima, situé entre la Corée du Sud et le Japon, relie la mer de Chine méridionale et la mer du Japon. Il ne se trouve pas dans les eaux territoriales japonaises. Début septembre, Tokyo a condamné l'incursion dans ses eaux territoriales fin août d'un navire de la marine chinoise au large des îles du Sud, quelques jours après avoir dénoncé un bref survol d'un avion chinois dans son espace aérien.
Benaouda Abdeddaïm : Corée du Sud-Chine-Japon, un sommet rare – 27/05
En juin, le Japon a protesté auprès de Pékin après que quatre navires chinois apparemment armés ont navigué à proximité d'îles contestées et inhabitées en mer de Chine orientale. Appelées îles Senkaku au Japon et îles Diaoyu en Chine, elles sont administrées par le Japon, mais les navires des garde-côtes chinois s'aventurent fréquemment à proximité, provoquant des tensions diplomatiques.
L'influence économique et militaire croissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique et ses revendications inquiètent les États-Unis et leurs alliés. Le Japon, résolument pacifiste depuis des décennies, a augmenté ses dépenses de défense, se dotant de capacités de « contre-attaque » et assouplissant les règles sur les exportations d'armes.
