MJean Monier s’était juré de ne plus jamais plaider aux assises. Quinze ans plus tôt, il y avait fait acquitter un criminel qui, à peine sorti, avait récidivé. Convoqué à une garde à vue au cours de laquelle un père de famille répondait du meurtre de sa femme, son ex-compagne et toujours associée le suppliait de la remplacer… Et voilà que Me Monier replonge, presque malgré lui, dans les affres de la défense pénale.
Inspiré d'une histoire vraie à laquelle a été confronté l'avocat lillois Jean-Yves Moyart, décédé en 2021 et dont le blog, « Maître Mô », est resté culte, Le fil (sortie le 11 septembre) permet à Daniel Auteuil de revenir à la réalisation, tout en donnant la pleine mesure de son talent dans le rôle d’un pénaliste animé par sa mission dévorante : défendre. Défendre coûte que coûte, seul contre tous, dans « ce centre géographique du malheur » dont parlait Me Moyart en évoquant la cour d’assises. Un « chaudron d’humanité » où, disait-il, « on trouve le plus de vérité ». Entretien.
Le point :Est-ce la première fois que vous incarnez un avocat ?
Daniel Auteuil : Oui, enfin presque… J’en ai joué un au début de ma carrière mais il ne disait rien et passait juste à côté (il rit). Par contre, je me retrouvais souvent au banc des accusés. Lacenaire (par Francis Girod, 1990), poète et criminel du XIXe siècleet siècle, j'ai réclamé la peine de mort pour moi-même, c'était assez théâtral. Dans la série Le mensongeJe suis accusé à tort. Il y a eu L'adversaire […] En savoir plus
