Les investisseurs parient sur une baisse du taux directeur

Les investisseurs parient sur une baisse du taux directeur
Les investisseurs parient sur une baisse du taux directeur

Selon une étude réalisée par Attijari Global Research (AGR) dans son récent « rapport de recherche stratégie », la probabilité d’une réduction de 25 points de base (bps) du taux directeur est estimée à 83% par un panel de 35 investisseurs majeurs du marché marocain.

Cette vision émerge dans un contexte marqué par un certain apaisement des pressions inflationnistes, même si les incertitudes économiques persistent.

Ainsi, les investisseurs s’accordent à dire qu’une baisse du taux directeur apporterait un soutien « bienvenu » à l’économie marocaine, qui fait face à divers défis, tant internes qu’externes, liés notamment à la production agricole et aux fluctuations des marchés internationaux de l’énergie.

Baisse de -25 pb par rapport au statu quo

L’enquête AGR révèle que toutes les catégories d’investisseurs sondés, qu’il s’agisse d’institutionnels locaux, d’acteurs clés ou d’investisseurs étrangers, considèrent majoritairement que BAM devrait opter pour une baisse du taux directeur. Les investisseurs institutionnels locaux attribuent une probabilité de 85% à une baisse de 25 pb, tandis que les investisseurs étrangers sont unanimes à 100% en faveur de cette option.

Cette possible réduction intervient dans un contexte international où des mesures similaires ont été prises. Après la Banque centrale européenne (BCE), qui a abaissé son taux directeur à 3,5% le 12 septembre, la Réserve fédérale américaine (Fed) a également annoncé une réduction de ses taux d’intérêt de 0,5 point de pourcentage le 18 septembre.

Cette décision vise à faire face à la baisse de l’inflation tout en soutenant l’emploi, une dynamique qui est également susceptible d’influencer les choix de BAM dans un contexte où les banques centrales adoptent des politiques monétaires plus flexibles.

De son côté, BMCE Capital Global Research (BKGR) prévoit que BAM maintiendra sa politique monétaire inchangée. Une anticipation qui découle d’une volonté d’observer de plus près les effets de la décompensation du gaz butane sur l’inflation.

Selon une enquête réalisée par BKGR auprès des investisseurs institutionnels marocains, 71,4% des participants jugent la politique monétaire actuelle adéquate. Toutefois, les avis concernant la direction à prendre lors du prochain Conseil sont partagés : 50% s’attendent à un statu quo tandis que l’autre moitié envisage une baisse de 25 points de base du taux directeur.

Contexte économique et incertitudes

Le paysage économique actuel reste caractérisé par des problèmes structurels majeurs, générant des répercussions importantes sur divers secteurs clés.

Selon le récent rapport de BAM intitulé « Stratégie de développement de la finance climatique à l’horizon 2030 : Constats, vision et stratégie », la transition de l’économie marocaine nécessite des réformes profondes afin de promouvoir une croissance plus inclusive et durable.

Cette transformation passe notamment par l’optimisation des mécanismes de financement dédiés aux petites et moyennes entreprises (PME), un aspect crucial dans le contexte des orientations monétaires et budgétaires. Le secteur agricole, vital pour l’économie marocaine, continue de souffrir de la sécheresse, ce qui pèse considérablement sur les prévisions de croissance pour 2024.

Par ailleurs, les tensions sur les marchés internationaux de l’énergie et des matières premières continuent de peser sur les coûts de production des entreprises. Cette situation pourrait donc justifier une nouvelle baisse des tarifs afin de favoriser l’investissement et la consommation intérieure.

Les défis de la politique monétaire

Les décisions de politique monétaire prises par Bank Al-Maghrib se fondent sur une analyse approfondie des perspectives de croissance et d’inflation à moyen terme.

La baisse potentielle du taux directeur envisagée vise à alléger la charge financière des ménages et des entreprises confrontés à des coûts de financement élevés et à une pression sur le pouvoir d’achat. Toutefois, les possibilités de manœuvre de BAM restent limitées par les équilibres macroéconomiques et les défis budgétaires.

Les résolutions de cet organe seront suivies de près lors de l’élaboration du projet de loi de finances pour 2025, qui devra intégrer les orientations économiques et financières futures, notamment en matière de déficit budgétaire et d’investissements publics.

En bref, les attentes des marchés financiers et les tendances et dynamiques économiques semblent converger vers une réduction du taux directeur, qui constituerait une réponse appropriée aux défis économiques actuels, tout en adoptant une approche prudente à long terme. Reste à savoir si Bank Al-Maghrib confirmera ces prévisions lors de sa réunion du Conseil prévue mardi prochain.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Elle révèle accidentellement aux douaniers qu’elle transporte de la drogue en leur montrant des photos de voyage
NEXT Voici les 10 navires de croisière insalubres