Le géant sud-coréen entend ainsi « répandre un sentiment de crise » et inciter les salariés du groupe à « tout mettre en œuvre pour la surmonter ».
Contrairement aux discussions sur la semaine de quatre jours dans plusieurs pays européens, Samsung instaure la semaine de six jours pour certains de ses salariés. Les dirigeants de Samsung Electronics, Samsung SDI, Samsung Display et Samsung Heavy Industries notamment devront prolonger leur semaine de cinq jours en retournant au bureau le samedi ou le dimanche.
Si le groupe n’a pas officiellement communiqué sur cette mesure, les responsables du groupe ont confirmé cette décision aux médias locaux. En cause : les résultats décevants des principales entreprises du conglomérat sud-coréen.
“Étant donné que les performances de nos principales unités, dont Samsung Electronics, n’ont pas répondu aux attentes en 2023, nous introduisons la semaine de travail de six jours pour les dirigeants afin de propager un sentiment de crise et de tout mettre en œuvre pour la surmonter”, a déclaré un responsable de Samsung. Le quotidien économique coréen.
En allongeant les horaires de travail de ses dirigeants, la direction de Samsung espère redresser le groupe, plombé depuis plusieurs mois par la dégradation des résultats de plusieurs de ses entités.
A commencer par Samsung Electronics, dont la division semi-conducteurs, son activité principale, a enregistré une perte d’exploitation équivalente à 11 milliards de dollars. Et même si le marché des puces électroniques semble se redresser en ce début d’année, il reste menacé par la dépréciation du won coréen, les mesures commerciales restrictives des Etats-Unis et la hausse du prix du pétrole.
Aucune compensation financière dans la plupart des cas
Les dirigeants de Samsung C&T, Samsung Heavy Industries et Samsung E&A ont déjà adopté la semaine de six jours depuis le début de l’année, selon les médias locaux. Alors que les dirigeants des filiales spécialisées dans les écrans (Samsung Display), les composants électroniques (Samsung Electro-Mechanics) et l’informatique (Samsung SDS) sont inquiets depuis plusieurs jours.
Une mesure qui devrait s’étendre, outre le fabricant de puces et de smartphones Samsung Electronic, aux filiales financières, comme Samsung Life Insurance, prochainement.
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Comme le souligne le journal Les échos, l’allongement du temps de travail des cadres ne donne pas droit, en théorie, à une compensation financière. Et cela est dû à la nature particulière de leurs contrats de travail, qui leur confèrent, dans la plupart des cas, un statut d’employeur et non de salarié.
Réticences au sein de l’industrie
Et si le passage à la semaine de six jours détonne complètement avec le sens des discussions menées en France, au Royaume-Uni ou encore en Californie, en faveur de la semaine de quatre jours, il n’est pas toujours bien vu non plus. au niveau local.
Cités anonymement par le Korea Times, plusieurs responsables du secteur ont dénoncé un « sentiment de pression et de fatigue » qui devrait toucher tous les salariés, même si la plupart ne sont pas concernés par la semaine de six jours.
Cette décision fait également craindre l’émergence d’un nouveau standard pour le secteur technologique. D’autant que le groupe SK, qui possède notamment SK Hynix, le concurrent de Samsung sur le créneau des semi-conducteurs, a également fait un pas dans ce sens en réunissant ses directeurs généraux un samedi sur deux.
“Comme les deux sociétés sont les plus grands conglomérats du pays, on craint que cela puisse avoir un impact négatif sur l’ensemble du secteur en créant une atmosphère qui encouragerait les dirigeants d’autres grandes ou petites entreprises à suivre une voie similaire”, a-t-il déclaré. a estimé un responsable interrogé par le Korean Times.
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Le temps de travail en débat
La mesure prise par la direction de Samsung intervient également alors que l’allongement de la durée hebdomadaire du travail a fait l’objet de vifs débats l’an dernier en Corée du Sud.
Aujourd’hui fixée à 40 heures par semaine, auxquelles peuvent s’ajouter 12 heures supplémentaires, la durée hebdomadaire du travail aurait pu passer à 69 heures. C’était en tout cas le souhait du gouvernement sud-coréen et de certaines entreprises du pays, comme le rappelle l’Usine Digitale. Mais l’exécutif a finalement fait marche arrière face aux protestations de nombreux Sud-Coréens.
Selon les données de l’OCDE, le temps de travail annuel des Sud-Coréens a atteint 1.915 heures en 2022, contre 1.791 heures pour les Américains et 1.490 heures pour les Français.
