Les crises ont parfois un côté positif, elles ont souvent pour effet de pousser les autorités à modifier le cadre réglementaire. C’est ce qui s’est passé cet été pour les sociétés de placement immobilier (SCPI), des sociétés qui achètent des immeubles pour les louer et reverser le loyer aux épargnants qui détiennent des parts.
La flambée des taux d’intérêt amorcée mi-2022 a ébranlé de nombreuses SCPI traditionnelles, tant dans leurs résultats que dans leurs stratégies d’investissement. Conséquence : des chutes en cascade du prix de leurs parts de souscription. Les craintes des épargnants ont également entraîné des sorties de capitaux importantes, générant de graves problèmes de liquidité.
Cela s’illustre notamment par des files d’attente de plusieurs mois pour les investisseurs souhaitant se débarrasser de leurs parts sur le marché secondaire. A ce jour, cette situation concerne près de la moitié des SCPI. Si la crise ne semble pas terminée, certains observateurs optimistes estiment que le pire est passé grâce à la détente progressive des taux d’intérêt.
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Parallèlement, le cadre réglementaire des SCPI a évolué, à travers un arrêté publié au Journal officiel 4 juillet. Une série de mesures offrant plus de flexibilité et de marge de manœuvre aux sociétés de gestion est susceptible d’avoir un impact positif sur le fonctionnement de cet investissement. « Ce changement intervient après une perturbation des marchés. Pour rappel, la loi avait été modifiée après une autre crise majeure des SCPI dans les années 1990. Maintenant que les taux commencent à baisser, le moment est venu de mettre en place de nouvelles règles. »commente Vincent Martins, directeur général du cabinet d’ingénierie patrimoniale Pierre de Waker.
Plus de prix minimum
Ce texte impose aux gestionnaires de SCPI de réaliser deux fois par an une évaluation de leur patrimoine immobilier et de la publier. A l’habituel « cliché » du 31 décembre, il faut désormais ajouter celui de la fin du premier semestre. Cette évaluation à mi-année n’est pas entièrement nouvelle. Elle avait déjà été fortement recommandée en 2023 par l’Autorité des marchés financiers en pleine crise du secteur, afin de faire le point sur la valeur des actifs des SCPI.
La réalisation de ce deuxième inventaire de la valeur des actifs est obligatoire tant pour les SCPI à capital fixe que pour les SCPI à capital variable. Les rares réticents à cette mesure, jusqu’alors facultative, devront s’y plier. « Cette mesure est une bonne nouvelle. Plus nous disposons d’informations et de détails sur la valorisation d’un actif, plus il y a de transparence et d’éléments d’appréciation pour les porteurs de parts et les candidats investisseurs potentiels. Cela a un impact sur la liquidité. »commente Marine Fouré, gérante du fonds d’investissement Darwin.
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