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Le Hamas et Netanyahou se rejettent la responsabilité de l'échec des négociations sur la trêve à Gaza

Le Hamas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rejettent mutuellement la responsabilité de l'échec des négociations sur une trêve dans la bande de Gaza, où une campagne anti-polio a déjà permis de vacciner près de 200.000 enfants, selon l'OMS. Depuis que l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir retrouvé les corps de six otages, M. Netanyahu subit une intense pression pour parvenir à un accord pour la libération des otages encore détenus, en échange d'une trêve dans les combats, qui permettrait un cessez-le-feu permanent après près de onze mois de guerre. « Le Hamas a tout rejeté », a dénoncé mercredi Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse. « Nous essayons de trouver un terrain sur lequel entamer des négociations. » [mais] ils refusent [et disent] “Il n'y a rien à discuter”, a-t-il ajouté. Le mouvement islamiste palestinien insiste sur la mise en œuvre, en l'état, d'un plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, qu'il avait accepté. “Nous n'avons pas besoin de nouvelles propositions”, a écrit jeudi le Hamas sur Telegram, ajoutant que M. Netanyahu “utilise les négociations pour prolonger l'agression contre (le) peuple palestinien”. Le Premier ministre israélien veut qu'Israël garde le contrôle du corridor de Philadelphie, une zone tampon à la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte, aussi longtemps qu'il le jugera nécessaire, pour empêcher le Hamas de faire entrer des armes sur le territoire palestinien ou d'exfiltrer des otages ou certains de ses combattants par des tunnels vers l'Egypte. Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, réclame un retrait israélien total de la zone. L'insistance de M. Netanyahu à vouloir contrôler le corridor de Philadelphie “vise à empêcher qu'un accord soit trouvé”, selon le Hamas. A Washington, le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, a estimé qu'il existait des “moyens de résoudre” la question et a appelé chaque partie à faire les concessions nécessaires. – Points d'achoppement – “Nous attendons simplement” que les otages “reviennent vivants et non dans des cercueils”, a déclaré Anet Kidron, qui a assisté à l'une des manifestations à Tel-Aviv réclamant leur libération. Selon M. Netanyahu, le corridor de Philadelphie est loin d'être le seul point d'achoppement. La question de savoir combien de prisonniers palestiniens détenus par Israël doivent être libérés en échange de chaque otage libéré, ou si Israël pourrait opposer son veto à la libération de certains de ces détenus, font partie des questions qui “n'ont pas été résolues”, soutient-il. Le Qatar, médiateur clé dans les négociations, a déclaré mardi que l'approche israélienne cherchait à “falsifier les faits”, soulignant qu'un tel processus “conduira finalement à la cessation des efforts de paix”. L'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre, a fait 1.205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Les représailles israéliennes, qui ont ravagé Gaza, ont fait au moins 40.861 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, qui ne fournit pas de détails sur le nombre de civils et de combattants tués. Selon l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des enfants. – « Destruction injustifiée » – Selon un rapport d'Amnesty International consulté jeudi par l'AFP, sur une bande de 1 à 1,8 km de large le long de la frontière de l'enclave palestinienne avec Israël, plus de 90 % des bâtiments semblent avoir été « détruits ou gravement endommagés » par l'armée israélienne afin de créer une zone tampon. L'ONG de défense des droits humains réclame une enquête internationale pour « crimes de guerre », dénonçant « une campagne de destruction injustifiée ». En août, l'ONU estimait que près des deux tiers des bâtiments de la bande de Gaza avaient été endommagés ou détruits depuis le 7 octobre. « Malgré les mauvaises conditions » à Gaza, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi avoir pu administrer une première dose de vaccin anti-polio à quelque 187.000 enfants dans le centre du territoire. Après la découverte du premier cas de polio à Gaza depuis 25 ans, une campagne de grande ampleur a débuté dimanche, après les premières vaccinations samedi, profitant des « pauses humanitaires » dans les combats. L'OMS doit commencer jeudi à vacciner dans le sud du territoire, où elle estime pouvoir atteindre 340.000 enfants en quatre jours. Entre le 9 et le 11 septembre, l'organisation passera par le nord de Gaza. – Raid en Cisjordanie – A Tubas, dans le nord de la Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne poursuit sa vaste opération lancée le 28 août, « cinq personnes ont été tuées et une autre grièvement blessée dans une attaque contre une voiture », a indiqué le Croissant-Rouge palestinien dans un communiqué. L’armée israélienne a de son côté indiqué avoir mené « trois frappes ciblées contre des terroristes armés qui constituaient une menace » dans la zone. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré mercredi qu’il fallait utiliser « toute la force » contre les groupes armés palestiniens en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967. M. Gallant a indiqué avoir donné son feu vert pour que des frappes soient menées « là où c’est nécessaire, de manière à éviter de mettre en danger les soldats ». Au moins 30 Palestiniens ont été tués et 140 blessés en Cisjordanie depuis le début de l’opération, selon le ministère palestinien de la Santé.rcb-mj-rsc/jnd/cco

 
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