Les cours des actions des constructeurs de véhicules électriques ralentissent en bourse

Les cours des actions des constructeurs de véhicules électriques ralentissent en bourse
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Les détracteurs des véhicules électriques se frottent les mains : ah ha ! Nous vous l’avons dit. La technologie coûte trop cher. Les consommateurs n’en veulent pas. Les fabricants perdent des millions. Malgré les embûches, le marché de l’électricité se trouve à un sommet historique et flirte même avec le point de non-retour. Les objectifs gouvernementaux de décarbonation ne nécessitent qu’un petit volant… Quatrième et dernier texte d’une série à l’occasion du Salon du véhicule électrique de Montréal : après les heures de gloire de la pandémie, la déroute boursière.

Il semble bien loin que les actions des constructeurs de véhicules électriques aient grimpé en flèche en bourse. Après leur succès fulgurant pendant la pandémie, l’euphorie s’est désormais dissipée.

«On assiste à un recalibrage des attentes parce que le virage prendra plus de temps que prévu», observe Cimon Plante, gestionnaire de portefeuille et conseiller en gestion de patrimoine à la Financière Banque Nationale.

Même constat pour Reena Atanasiadis, doyenne de la Williams School of Management de l’Université Bishop’s. « Comme la demande est moindre que prévu, les investisseurs ne sont pas prêts à payer autant, ce qui fait baisser le cours de l’action. C’est très rationnel », dit-elle.

Cette semaine, l’action Tesla a terminé en dessous de 150 $, effaçant tous les gains réalisés au cours de l’année écoulée. En effet, les ventes du constructeur texan de véhicules électriques ont fortement chuté au dernier trimestre, car la demande ralentit et la concurrence s’intensifie à l’échelle mondiale. Pour ces raisons, Tesla a licencié 10 % de ses effectifs, soit environ 14 000 salariés.

Durant la première année de la pandémie, c’est-à-dire entre le plus bas boursier de mars 2020 et février 2021, l’indice « S&P Kensho Electric Vehicles » – qui suit le cours des entreprises de ce secteur – a été multiplié par six. Depuis, son niveau est revenu à son niveau d’avant la pandémie.

«Pendant la pandémie, l’enthousiasme était peut-être exagéré. Mais aujourd’hui, on est un peu dans la situation inverse : il y a tout autant de pessimisme quant au potentiel des véhicules électriques », estime M. Plante.

Les nouveaux constructeurs souffrent davantage

Les entreprises qui souffrent le plus de cette tendance baissière sont les entreprises émergentes.

C’est le cas de l’entreprise américaine Rivian Automotive, spécialisée dans la fabrication de camions électriques et de véhicules utilitaires sport (SUV). Fin 2021, au moment de son introduction en bourse, l’entreprise avait dépassé General Motors au rang de deuxième constructeur automobile américain en termes de capitalisation boursière.

La valeur de Rivian s’élevait alors à environ 90 milliards de dollars américains, soit environ 125 milliards de dollars canadiens. Cependant, le nombre de véhicules livrés n’était à l’époque que d’environ 150. La société General Motors vend plus de 6 millions de véhicules par an. Depuis lors, les actions de Rivian ont chuté de près de 93 %. Sa capitalisation boursière est tombée à moins de 9 milliards.

«Les investisseurs étaient prêts à acheter des entreprises valant des milliards, parfois sans qu’elles réalisent de ventes et sans jamais avoir démontré la capacité de pouvoir produire, commercialiser et distribuer à grande échelle», souligne M. Plante. Pour le gestionnaire de portefeuille, « ces investisseurs n’ont pas été prudents dans leur évaluation ».

Au Québec, l’entreprise Lion Électrique, qui fabrique des autobus et des camions électriques, ainsi que le fabricant de motoneiges et de motomarines électriques Taiga, ont également subi un déclin. Depuis leurs débuts à la Bourse de Toronto au printemps 2021, le cours de leurs actions a chuté respectivement de 95 % et 99 %.

Confronté à des difficultés, le constructeur de bus électriques de Saint-Jérôme a dû licencier cette semaine 120 employés dans le cadre d’une restructuration, mais cela ne devrait pas impacter la production, dit-on. Taiga a de son côté annoncé début avril une interruption temporaire de sa production et supprimé 70 emplois.

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