les négociations mondiales sur la lutte contre la pollution plastique reprennent au Canada

les négociations mondiales sur la lutte contre la pollution plastique reprennent au Canada
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L’objectif fixé en 2022 est de finaliser ce texte d’ici fin 2024. Après la réunion d’Ottawa, il ne restera plus qu’une phase de négociations en Corée du Sud à la fin de l’année. Les pays se sont séparés à Nairobi en novembre dernier sur fond de désaccord sur la portée du traité et de frustration des ONG environnementales face au manque de progrès concrets.

Réduire la production ou augmenter le recyclage

Si les différentes parties s’accordent sur la nécessité d’un traité, le fond diverge entre les ONG qui plaident pour une réduction de 75% de la production d’ici 2040 et les pays producteurs de pétrole et les lobbys industriels qui militent davantage en faveur du recyclage. Les enjeux sont immenses car le plastique, issu de la pétrochimie, est partout : des déchets de toutes tailles se retrouvent déjà au fond des océans et au sommet des montagnes. Des microplastiques ont été détectés dans le sang ou le lait maternel.

“Ce traité représente une opportunité monumentale”, a déclaré Neil Nathan, de l’Université de Californie à Santa Barbara. « Des mesures juridiquement contraignantes sont nécessaires pour éviter un accord édulcoré qui ne répondrait pas aux besoins du moment. »

Les chiffres montrent que la pollution plastique ne cesse de s’aggraver : la production annuelle a plus que doublé en vingt ans pour atteindre 460 millions de tonnes. Elle pourrait tripler d’ici 2060 si rien n’est fait. Or, seulement 9 % des plastiques sont recyclés.

« Des règles mondiales contraignantes »

Le plastique joue également un rôle dans le réchauffement climatique : le secteur représentait 3,4 % des émissions mondiales en 2019, un chiffre qui pourrait plus que doubler d’ici 2060, selon l’OCDE.

“Nous sommes à la croisée des chemins”, déclare Eirik Lindebjerg du WWF International. Ce dernier rappelle qu’« une écrasante majorité de pays ont déjà appelé à l’adoption des règles mondiales contraignantes nécessaires – nos dirigeants doivent désormais transformer ces appels en actions ».

La Fondation Tara Oceans note qu’« aujourd’hui, le texte est plus du double de celui présenté au Kenya, passant de 31 à 70 pages, et la plupart des dispositions relatives aux grands enjeux du traité restent à définir ».

L’OPEP contre l’Europe

Les pays, dont la France, réclament donc la création de groupes de travail intersessions sur les différents sujets à trancher, notamment : la liste des produits plastiques problématiques et évitables, celle des polymères et substances préoccupantes à interdire, les avancées sur les critères de ‘écoconception…

Plusieurs organisations nord-américaines ont d’ailleurs récemment appelé le président Joe Biden à s’engager davantage sur le sujet. Anja Brandon d’Ocean Conservancy rappelle le rôle joué par la première puissance mondiale. « Les États-Unis sont le plus grand producteur de déchets plastiques au monde, à la fois par habitant et au total en volume ou en poids absolu. » Ce sont, avec la Chine, l’Arabie Saoudite et d’autres membres de l’OPEP notamment, des pays réticents à envisager une réduction de leur production.

De leur côté, les industriels veulent rappeler qu’ils « innovent, investissent et mettent en œuvre des politiques intelligentes pour contribuer à mettre fin à la pollution plastique », juge Chris Jahn du Conseil international des associations chimiques. Pour eux, plafonner la production de plastique aurait des « conséquences considérables » sur la société.

 
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