La situation financière désastreuse de Northvolt a incité ses prêteurs à se tourner vers une banque d’investissement new-yorkaise, PJT Partners, « pour suggérer des options ».
Selon Bloomberg, qui a rapporté la nouvelle jeudi, il n’est pas question de restructuration ni même de faillite concernant Northvolt. PJT Partners se décrit sur son site Internet comme « un conseiller éprouvé » […] « dans les situations où une entreprise connaît des difficultés financières », « y compris la restructuration de la dette financière, la gestion du passif » ainsi que la protection des entreprises insolvables.
Quant à Northvolt, selon Bloomberg, qui cite des sources anonymes, « les créanciers se préparent à toute une série de scénarios ». Les principaux actionnaires de l’entreprise suédoise sont Volkswagen (21 %) et Goldman Sachs (19 %). Northvolt a levé quelque 15 milliards $ US depuis sa création en 2015. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) lui a prêté 200 millions $ US.
Annoncée en septembre 2023 au coût de 7 milliards $, sa méga-usine sur la Rive-Sud de Montréal, pour laquelle les gouvernements provincial et fédéral ont promis 2,74 milliards $, ne débutera vraisemblablement pas ses activités en 2027 comme prévu. Le gouvernement Legault a évoqué un délai de 12 à 18 mois.
Révision et aide publique
Ce retard fait suite à une série de mauvaises nouvelles pour Northvolt. En juillet dernier, le cofondateur de l’entreprise, Peter Carlsson, avait admis que l’entreprise avait développé son activité « un peu trop agressivement ». Dans un contexte de ralentissement de la demande mondiale de véhicules électriques et de concurrence chinoise, Northvolt a annoncé une révision stratégique de ses activités. L’entreprise n’a pas réussi à accélérer la production de cellules de batterie dans sa première usine en Suède, ce qui a conduit BMW à annuler une commande de 3 milliards de dollars en juin dernier.
Northvolt a notamment abandonné son projet de deuxième usine en Suède, spécialisée dans les cathodes. L’usine de Heide, en Allemagne, prévue pour 2026, est toujours dans les plans.
Lundi, sans donner de chiffres précis, l’entreprise a annoncé une réduction de ses activités et des suppressions d’emplois, elle compte près de 6.000 salariés. Mardi, un nouveau coup dur est tombé sur la jeune entreprise, lorsque la Suède a refusé de lui venir en aide. Sans s’engager à participer à un éventuel tour de financement, Volkswagen et le constructeur de camions suédois Scania ont toutefois publiquement assuré qu’ils soutiendraient Northvolt.
