« Bobi Wine est hors de danger » titre le Suivi quotidien, relayant les propos de l’avocat de l’opposant ougandais. Mardi 3 septembre, le leader du parti National Unity Platform (NUP) a été transporté à l’hôpital pour une blessure à la jambe. Sur les réseaux sociaux, Wine et son parti affirment qu’il a été pris pour cible par une « retirer de la police » après avoir rendu visite à son avocat George Musisi dans la ville de Bulindo, à la périphérie de la capitale, Kampala.
Ce dernier s’est exprimé devant les médias le lendemain, précisant que la blessure de Wine était due à l’explosion d’une grenade lacrymogène tirée par la police. S’il s’est montré rassurant sur son état de santé, il a néanmoins ajouté qu’une opération serait nécessaire pour retirer le fragment de sa jambe.
« Des images télévisées montrent Bobi Wine emmené à l’hôpital avec son pantalon déchiré et une plaie ouverte sur la jambe à la suite d’une fusillade mardi soir dans la localité de Bulindo.“, a écrit le Suivi quotidien dans l’un des premiers articles relatant l’incident. Des images de l’opposant effondré au sol avec un tibia ensanglanté ont été largement partagées sur les réseaux sociaux, à commencer par celles de l’intéressé lui-même.
« Selon des témoins, une violente confrontation a eu lieu lorsque la police a tenté de disperser la foule qui s’était rassemblée pour acclamer Bobi Wine alors qu’il quittait la ville. »
La police a accusé Bobi Wine et ses partisans d’avoir tenté de lancer un cortège sans autorisation, justifiant ainsi l’usage de gaz lacrymogènes et de balles réelles. Elle affirme également que l’opposant a été blessé après « a trébuché en montant dans son véhicule ». Des images de l’incident publiées sur le compte X de Bobi Wine montrent un engin explosant aux pieds du candidat. Un autre message publié sur le même compte dénonce une « tentative d’assassinat ». Une enquête a été ouverte.
Campagne de harcèlement
Bobi Wine, 42 ans, de son vrai nom Robert Kyagulanyi Ssentamu, s’est imposé comme le principal opposant au président Yoweri Museveni, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1986. Ancienne star de la chanson, il est arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2021 avec 35 % des voix, mais a dénoncé des irrégularités. « Pendant la campagne, [il] a été arrêté et battu à plusieurs reprises, et sa maison a été bouclée par les forces de sécurité lors de l’annonce des résultats”, note Le New York Times.
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