La Bourse de Paris reculait de 0,68% mercredi matin, pénalisée comme le reste des marchés mondiaux par le retour des craintes de récession aux Etats-Unis et le recul du secteur des semi-conducteurs.
L’indice phare CAC 40 a chuté de 51,16 points à 7.522,86 points vers 09h50, après avoir chuté de près de 1% en début de séance. Mardi, l’indice a perdu 0,93% pour terminer à 7.575,10 points.
A Wall Street, c’est l’indice Nasdaq qui a le plus souffert mardi : -3,26%, plombé par une chute de plus de 9% du géant américain des puces électroniques Nvidia, victime de prises de bénéfices comme le reste du secteur des microprocesseurs.
Dans le sillage de cette aversion au risque aux Etats-Unis, les Bourses asiatiques ont chuté mercredi, notamment à Tokyo, où l’indice Nikkei a perdu 4,24%.
« Le stress revient avant les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis », constatent les analystes de Natixis CIB Research.
Le déclencheur de cette aversion au risque a été la publication mardi de l’indice ISM concernant l’activité du secteur manufacturier, resté en contraction en août aux Etats-Unis, avec un niveau de nouvelles commandes au plus bas depuis mai 2023.
« Cela suggère que la croissance mondiale devrait rester limitée dans les prochains mois », observe Xavier Chapard, de l’équipe recherche et stratégie de LBP AM.
Ces données ont ravivé les craintes de récession qui avaient contribué au krach boursier début août et ont fait chuter tous les marchés mardi, y compris les rendements du pétrole et des obligations.
Les investisseurs attendent la publication du rapport mensuel crucial sur l’emploi aux États-Unis vendredi, et examineront également d’autres données sur le marché du travail américain tout au long de la semaine.
« Les chiffres de l’emploi américain publiés vendredi seront cruciaux », notamment compte tenu des baisses de taux d’intérêt importantes attendues par les investisseurs d’ici un an, estime Xavier Chapard.
En savoir plus
En Europe, les indices d’activité PMI de plusieurs pays de la zone euro sont à l’ordre du jour mercredi.
Les puces chassées
Dans le sillage de la chute de 9,53% de Nvidia à Wall Street, c’est tout le secteur des microprocesseurs qui s’est effondré sur les marchés.
A Paris, STMicroelectronics reculait de 2,10% à 26,79 euros et Soitec perdait 3,80% à 103,90 euros.
Le secteur des semi-conducteurs profite depuis près de deux ans de l’engouement pour l’intelligence artificielle. La valeur des actions Nvidia a notamment été multipliée par sept en deux ans.
Mais les investisseurs se demandent désormais si ces valorisations ne sont pas trop élevées.
Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, observe notamment «un signe de fatigue» chez les investisseurs autour du thème des puces et de l’intelligence artificielle.
Par ailleurs, selon plusieurs médias américains, le ministère américain de la Justice enquêterait sur d’éventuelles violations de la concurrence par Nvidia.
La Chine pèse sur le luxe
De nouvelles données inquiétantes ont été publiées concernant l’économie chinoise, un marché important pour le secteur du luxe.
L’indice d’activité PMI, calculé par le cabinet de conseil S&P Global et le média économique chinois Caixin, a montré mercredi que l’activité dans le secteur des services en Chine a ralenti en août avec l’un des taux de croissance les plus faibles de l’année.
LVMH reculait de 2,27% à 655,80 euros, Kering de 2,12% à 248,75 euros et Hermès de 1,34% à 2.135 euros.
Euronext CAC40
jvi/hrc/ntième