Il devient de plus en plus difficile de faire partie de la classe moyenne

Il devient de plus en plus difficile de faire partie de la classe moyenne
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Les jeunes familles nourrissent un sentiment mêlé d’amertume et d’injustice face à la difficulté croissante d’accéder à la classe moyenne, alors qu’elles doivent désormais gagner environ 100 000 dollars par an pour y parvenir.

«Non, non, non, on ne gagne pas ça…», souffle Eliott Laforce-Voyer, un jeune père de famille de Limoilou, en jetant un coup d’œil en direction de sa fille, la petite Hilda. “Ce n’est pas inaccessible, mais je ne pense pas que nous y arriverons de si tôt.”

Selon les calculs de l’Observatoire québécois des inégalités (OQI), un ménage au Québec doit avoir un revenu annuel d’au moins 103 900 $, après impôts et transferts, pour faire officiellement partie de la classe moyenne. À Montréal, le seuil est juste un peu plus bas, à 94 700 $.

«Ces chiffres correspondent à 75 % du revenu médian dans ces deux villes», explique Geoffroy Boucher, économiste à l’OQI. Il est important de prendre en compte le revenu du ménage et non le revenu individuel, car les personnes qui vivent ensemble ont tendance à partager leurs ressources.

Gagner ces sommes ensemble n’est certes pas une mission impossible, mais les aléas de la vie peuvent facilement faire rater la cible, constate la petite famille Limouloise, dont les revenus tournent autour de 90 000 $ par année.

«Eliott a un bon salaire, mais je gagne un peu moins, parce que j’ai des limitations d’emploi», explique Marie-Michelle Corneau, la conjointe de M. Laforce-Voyer, confiant que les allocations gouvernementales aux familles sont d’une grande aide dans leur cas.

Sacrifices

Ne pas faire « officiellement » partie de la classe moyenne n’est pas qu’une façon de parler, et il faut admettre qu’avoir 10 000 $ de moins chaque année affecte la vie quotidienne.

«Nous ne nous en sortons pas mal», assure celui qui travaille dans la restauration. « Mais cela se fait au prix d’un horaire de travail atypique, avec de nombreux soirs et week-ends. Et on cherche des réductions à l’épicerie, on ne fait pas de projets de voyage, puis avec nos revenus, on achète une maison, on oublie ça.

Même en faisant tous ces sacrifices, Eliott et Marie-Michelle peinent à mettre de l’argent de côté. «C’est un peu frustrant. Je gagne deux fois le salaire que mes parents ont eu toute leur vie, mais tout mon salaire va au loyer [1625$ par mois] et l’épicerie », explique Elliot.

Ils ne sont pas les seuls dans cette situation puisque moins du tiers des Québécois (27 %) parviennent à mettre de l’argent de côté chaque mois, selon un sondage H&R Block publié plus tôt ce mois-ci.

Indifférente aux paroles de ses parents, la petite Hilda aime se relever et se laisser retomber sur les genoux de sa mère. « Elle ne marche pas encore », s’amuse Eliott, aussitôt réprimandé par sa copine. “Donnez-lui du temps, elle y arrivera.”

Voici quoiil faut gagner pour être dans la classe moyenne, selon le type de foyer

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Note : Les seuils sont établis sur la base de la définition la plus récente de l’OCDE, soit un intervalle de 75 % à 200 % autour du revenu médian des ménages après impôts et transferts.

Source : calculs de l’Observatoire québécois des inégalités basés sur tableau 11-10-0190-01 tiré de l’Enquête canadienne sur le revenu 2021 de Statistique Canada. Les seuils ont été ajustés pour tenir compte de l’inflation ; ils sont présentés en dollars de 2024.

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