Pleins feux sur les partenaires NS

Pleins feux sur les partenaires NS
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La société de gestion fête ses soixante ans d’existence et continue de faire valoir son esprit pionnier. Entretien avec Frédéric de Poix.

NS Partners a été fondée il y a 60 ans sous le nom de Notz Stucki par Beat Notz, un visionnaire atypique, rejoint par Christian Stucki. En 2021, l’entreprise change de nom pour refléter le changement de génération tout en restant fidèle à ses racines. A la tête de Wealth Management, Frédéric de Poix revient sur ce qui a motivé la création de l’entreprise, ce qui se poursuit aujourd’hui et sa croissance rapide qui en fait l’un des gérants les plus importants du marché.

En quoi l’origine de NS Partners diffère-t-elle de celle des autres sociétés de gestion ?

Son fondateur, Beat Notz, rapidement rejoint par Christian Stucki, était un visionnaire atypique. En effet, il a eu une idée simple mais révolutionnaire : pour obtenir les meilleurs résultats, il fallait travailler avec les meilleurs managers. Et donc compléter les ressources internes de l’entreprise en trouvant ces talents supplémentaires ailleurs. Il part donc chercher la performance aux USA, en déléguant la gestion à des managers qu’il juge plus compétents que lui. Les deux partenaires rencontrent ensuite successivement Michael Steinhardt, puis en 1970 George Soros. Ils sont ainsi à l’origine de la gestion alternative, notamment à travers Haussmann, l’un des tout premiers fonds de hedge funds lancé en 1974 qui a connu un essor fulgurant. La place de Genève était alors très innovante ; des établissements comme Rothschild ou Mirabaud surfaient sur la même vague.

“Les nouvelles générations sont arrivées par cooptation et l’entreprise est dirigée non pas par un PDG mais par un comité exécutif, un peu à la manière du Conseil fédéral.”

Que s’est-il passé ensuite ?

Une première remise en question est née de la crise de 2008 avec pour conséquence la transition de première génération et la décision de développer une expertise interne forte destinée à compléter les gestionnaires alternatifs et cette fois dédiée à la gestion long only. Parti de zéro, cette démarche s’est traduite par le recrutement d’une série de talents internes et a connu un grand succès : notre stratégie Stock Selection, menée par Pierre Mouton, est notée 5 étoiles par Morningstar. Son actif s’élève aujourd’hui à 800 millions de francs, dont 500 millions en version OPCVM. Le changement générationnel de 2010 s’est donc traduit par l’ajout d’une chaîne de valeur interne à celle de l’architecture ouverte. Parce que nous avons conservé la gestion alternative et fêtons cette année les 50 ans d’Haussmann avec 1,2 milliard de francs d’actifs sous gestion. Le fonds continue de donner accès à des gérants historiques majeurs, ainsi qu’à de nouvelles stars, et nous avons parallèlement développé de nouveaux fonds multi-gestionnaires. Il y a un peu plus de deux ans, le nom de l’entreprise est devenu NS Partners, une modernisation qui a néanmoins voulu conserver une référence aux fondateurs. Enfin, au printemps dernier, nous avons emménagé à l’Hôtel des Postes, de grands bureaux qui nous offrent des perspectives de croissance. Nous sommes prêts pour les 60 prochaines années !

Reste-t-il des membres des familles fondatrices dans l’entreprise ?

Grégoire Notz, fils de Beat Notz, dirige la stratégie et le développement du groupe et siège au conseil d’administration.

Comment NS Partners est-il géré aujourd’hui ?

Les nouvelles générations sont arrivées par cooptation et l’entreprise est dirigée non pas par un PDG mais par un comité exécutif, un peu à la manière du Conseil fédéral, au sein duquel les décisions sont prises par consensus. Ce qui nous caractérise, c’est l’esprit entrepreneurial et le mélange des cultures. Les chargés de relation sont associés au résultat.

Combien d’employés avez-vous ?

Nous en avons 70 à Genève et 125 au total. Pour des montants sous gestion de plus de 11 milliards de francs.

Quels sont les piliers de votre activité ?

Nous avons trois métiers très complémentaires. La gestion de fortune, dont je suis responsable, la gestion d’actifs, dirigée par Angel Sanz, et une ManCo luxembourgeoise dirigée par Paolo Faraone. La gestion de patrimoine compte une vingtaine de chargés de relation et nous espérons ajouter trois à quatre personnes par an dans les années à venir, maintenant que nous ne sommes plus contraints par la taille de nos bureaux. En matière de gestion d’actifs, nous avons gardé l’esprit pionnier qui nous animait il y a 60 ans et sommes continuellement à la recherche de nouveaux talents avec plus de 800 réunions de managers par an à travers le monde. Nous avons également accueilli un certain nombre d’anciens banquiers qui souhaitaient rejoindre une structure plus légère et plus entrepreneuriale que ce que peut proposer le monde bancaire.

Où pensez-vous que la croissance se situera dans la gestion d’actifs ?

Après 15 années d’hégémonie de la gestion passive, rendues possibles par des conditions de marché exceptionnelles, nous pensons que l’heure de la gestion active et notamment de la gestion alternative est revenue. La création de richesse est importante dans les hedge funds, mais aussi dans les actifs privés non cotés. Cependant, nous croyons fermement aux hedge funds car ils nous apportent une bonne transparence et ils sont plus liquides. Cette année 2024 démarre elle aussi avec des performances remarquables. Nous investissons beaucoup auprès de gestionnaires d’actions long/short qui se portent bien grâce à des taux d’intérêt plus élevés qui font la distinction entre les bonnes entreprises et celles qui souffrent. Notre fonds Lynx, axé sur l’Europe, a généré des résultats remarquables depuis des années.

Et en interne, comment procédez-vous ?

Nous testons les idées avec des AMC (Actively Managed Certificates), puis les transformons en fonds si le concept fait ses preuves. Nous nouons également des partenariats un peu « exotiques », comme avec la maison horlogère Frank Muller sur la gestion des produits de luxe sous la responsabilité de Marie-Caroline Fonta-Benoiston. Le fonds fête aujourd’hui son 10e anniversaire.

Pouvez-vous nous donner une idée de votre évolution sur 10 ans ?

Il y a 10 ans, nos encours s’élevaient à 7 milliards de francs, ils sont aujourd’hui à 11 milliards. Il y a 10 ans, nous étions 50 à Genève et moins de 80 au total. Aujourd’hui, nous sommes plus de 125. Nous avons beaucoup embauché dans tous les aspects du support car nous faisons tout en interne : contrôle des risques, conformité, trading, middle office et back office. Pour bien servir le client, il faut maîtriser toute la chaîne de valeur même si cela demande beaucoup de ressources.

En quoi vous considérez-vous différent des autres managers ?

Notre taille est plus grande, ce qui nous donne les moyens d’investir dans la technologie et les structures. De plus, notre alignement avec nos clients est complet : nous ne recevons aucune rétrocession et investissons les fonds propres de la maison comme ceux de nos clients. Nous sommes rémunérés par des commissions de performance, ce que les clients apprécient.

Où en êtes-vous en terme de situation géographique ?

Nous sommes actifs à Madrid, Milan, Londres et Zurich. Notre ManCo opère au Luxembourg. Nous disposons également d’une licence SEC, qui nous permet de répondre aux besoins des clients nord-américains, et possédons des bureaux aux Bermudes. Après nous être engagés très tôt au Moyen-Orient et en Asie, nous y avons ensuite renoncé.

 
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