Shell et Saudi Aramco, qui sont en compétition pour acheter les actifs de la société de négoce de gaz naturel liquéfié (GNL) appartenant à Temasek, Pavilion Energy, ont entamé des négociations sur les prix après avoir achevé le processus de diligence raisonnable, ont déclaré trois sources proches du dossier.
Cette vente potentielle intervient dix ans après que la société d’investissement de l’État de Singapour a créé Pavilion Energy pour se concentrer sur les investissements liés au GNL. Les actifs pourraient rapporter plus de 2 milliards de dollars, selon deux des sources.
Pavilion Energy, Temasek, Shell et Barclays, qui conseille Temasek, ont tous refusé de commenter. Saudi Aramco, dont l’unité gazière supervise les négociations, n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Aramco estime que l’opération lui permettrait de devenir un acteur mondial du GNL. Elle accélère son exploration gazière et ambitionne d’augmenter sa production de plus de 60 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2021. Il prévoit également d’investir dans des projets de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’étranger, après avoir acquis l’année dernière une participation minoritaire dans MidOcean Energy pour 500 millions de dollars.
Le commerce du GNL a représenté près d’un tiers des bénéfices de Shell au quatrième trimestre de l’année dernière. L’entreprise, qui est le plus grand négociant de GNL au monde, exerce des activités dans le monde entier qui lui permettent de bénéficier des variations régionales de la demande et des prix.
Shell a déclaré croire que le gaz et le GNL joueraient un rôle essentiel dans la transition énergétique en remplaçant le charbon, plus polluant, dans les centrales électriques.
Pavilion Energy est l’une des quatre sociétés désignées par la Singapore Energy Market Authority pour importer du GNL. Selon son site Internet, elle répond à un tiers de la demande d’électricité et de gaz industriel de la cité-État grâce au GNL et au gaz naturel livré par gazoduc. Elle fournit également du GNL aux navires de Singapour, le plus grand port de ravitaillement au monde.
La société a investi environ 1,3 milliard de dollars dans trois blocs gaziers en Tanzanie en 2013, peu après sa création, et a obtenu un accès à l’Europe grâce à l’achat en 2019 des actifs GNL d’Iberdrola, notamment des capacités de regazéification au Royaume-Uni et en Espagne.
La société non cotée a enregistré un bénéfice après impôts de 438 millions de dollars pour l’exercice se terminant en mars 2023, contre une perte de 666 millions de dollars l’année précédente, indique le site Internet de Temasek, tandis que les revenus ont augmenté de 38 % à 9,09 milliards de dollars. La valeur des capitaux propres s’élevait à 3,63 milliards de dollars en mars 2023, selon le site Internet. (Reportage de Marwa Rashad à Londres, Florence Tan et Yantoultra Ngui à Singapour ; édité par Tony Munroe et Kirsten Donovan)
