Démystifier la science | Le nucléaire dans l’espace ? – .

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Chaque semaine, notre journaliste répond aux questions scientifiques des lecteurs.


Publié à 1h24

Mis à jour à 8h00

Le recours à l’énergie nucléaire est-il envisagé pour des sondes spatiales plus durables ?

Bertrand Roy

Oui. Des vols en orbite terrestre devraient avoir lieu dans les prochaines années et des applications opérationnelles dans la prochaine décennie.

“La propulsion nucléaire est la seule qui permettra la flexibilité nécessaire aux futures missions orbitales terrestres et lunaires”, explique Scott Rauen, l’ingénieur nucléaire qui dirige le programme DRACO chez Lockheed Martin, une entreprise aérospatiale. « Pour une mission sur Mars, nous pourrions réduire le transit de six à neuf mois à trois ou quatre mois. Et une mission sur Mars pourrait faire demi-tour en cas d’urgence. »

DRACO (fusée de démonstration pour les opérations cislunaires agiles) est un partenariat entre la Darpa, l’agence américaine de développement de technologies militaires, et la NASA. Le vol est prévu début 2027.

M. Rauen a travaillé jusqu’en 2014 pour l’US Navy, sur des porte-avions et des sous-marins à propulsion nucléaire. L’entreprise qui fabrique des réacteurs pour la marine, BWXT, est celle qui construira le réacteur DRACO et d’autres projets spatiaux nucléaires de Lockheed.

Des sondes qui explorent les confins du système solaire, comme Cassini (lancé en 1997 vers Saturne) et Nouveaux horizons (lancés en 2006 vers Pluton), sont équipés de batteries nucléaires qui produisent de l’électricité grâce à leur chaleur, mais qui n’assurent pas la propulsion.

Pour les sondes actuelles, on parle d’une puissance de quelques dizaines de watts, pour un maximum de 200 watts. Avec la propulsion nucléaire, on arrive à plusieurs kilowatts, peut-être 1 mégawatt.

Scott Rauen, ingénieur nucléaire

Les deux obstacles à la propulsion nucléaire spatiale sont le financement continu et les craintes du public.

Cosme 954

En 1978, le satellite militaire soviétique Cosme 954 s’est écrasé dans le nord du Canada. Elle était alimentée par un réacteur nucléaire et des milliers de kilomètres carrés ont été irradiés.

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PHOTO DE WIKIMEDIA COMMONS

En 1978, un satellite nucléaire soviétique s’est écrasé dans le nord du Canada, nécessitant une recherche de débris radioactifs.

«Cela a été un cauchemar pour la propulsion spatiale nucléaire», déclare M. Rauen. Nous avons fait de nombreuses recherches sur le sujet dans les années 1960 et 1970. Les choses avançaient bien. »

L’opprobre qui a suivi a cantonné l’énergie nucléaire à des batteries comme celles de Cassini et de Nouveaux horizons. “Il s’agit de matières nucléaires totalement inertes avant d’être activées en orbite”, précise M. Rauen. Même si la sonde s’écrase sur Terre peu après son lancement, comme pour Cosme 954, il n’y a aucun risque de contamination. »

Le réacteur de Cosme 954 était alimenté par de l’uranium enrichi de qualité militaire, ce qui était beaucoup plus dangereux, selon M. Rauen.

Les inquiétudes concernant la propulsion spatiale nucléaire sont aggravées par les projets d’armes nucléaires en orbite, comme cela a été récemment évoqué pour la .

Un autre projet est un réacteur nucléaire pour une base lunaire. “D’autres pays ont annoncé que leur base lunaire serait alimentée de cette façon”, précise M. Rauen. Je pense que nous y parviendrons dans les années 2030. »

Pour une sonde allant aux confins du système solaire, la propulsion nucléaire permettrait d’y aller plus directement, sans les accélérations par gravité avec les différentes planètes (manœuvre assistée par gravité), et des instruments plus énergivores. “Imaginez aller sur l’une des lunes glacées comme Europe avec un radar à pénétration de surface”, explique Rauen.

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  • 499 millions de dollars américains
    Budget de DRACO

    Source : NASA

 
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