interdit de vendre de l’alcool, le gérant du bar entame une grève de la faim

interdit de vendre de l’alcool, le gérant du bar entame une grève de la faim
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En Savoie, près de Chambéry, le gérant d’un bar-restaurant est en grève de la faim depuis le 19 mars 2024. Faute de permis, ce commerçant de la Porte-de-Savoie ne peut pas vendre d’alcool en dehors des repas servis. aux clients et exige « de pouvoir travailler légalement ».

Je veux juste être en ordre, c’est tout», souffle Didier Flanet, gérant du Marcheru, l’unique bar-restaurant du centre-ville de la commune de Porte-de-Savoie, près de Chambéry. Aujourd’hui, l’établissement se couvre de banderoles, signes d’une lutte déterminée. En grève de la faim depuis mardi 19 mars, le commerçant, soutenu par son épouse Marjorie, espère obtenir une licence nécessaire à la vente d’alcool dans leur établissement.

Ici, nous n’avons pas le droit de vendre de l’alcool en dehors des repas servis aux clients car nous n’avons pas de permis», regrette Didier Flanet. En effet, selon le site du gouvernement, «si la vente d’alcool a également lieu en dehors des repas (bar-restaurant), le restaurateur doit être titulaire d’une licence III ou IV

Rien qui n’arrête les propriétaires de l’établissement. “Je les vends depuis le début, nous sommes un bar licence III, du moins c’est ce que je pensais», poursuit le commerçant.

Nous travaillons illégalement.

Didier Flanet, gérant du bar-restaurant Le Marcheru

On risque une amende de 3.750 euros et la fermeture administrative de l’établissement», ajoute Marjorie, gérante du bar-restaurant. Le couple affirme avoir reçu des visites de la police à plusieurs reprises.

Lorsque Marjorie et Didier Flanet ont racheté ce bar-restaurant en 2021, ils n’imaginaient pas faire face à une telle situation. “Nous avions fait toutes les démarches en amont pour pouvoir avoir un permis III” explique le propriétaire du café, “soit une formation spécifique qui coûte quand même 500 euros

Après avoir obtenu cette formation, le couple a déposé son dossier à la mairie, qui a ensuite transmis la demande à la préfecture. “On nous a dit qu’il n’y aurait pas de problème, qu’il y avait un permis avant et qu’on pouvait l’obtenir en faisant une demande de transfert.« .

Mais en réalité, la licence du prédécesseur n’est plus valable. De plus, la loi a changé et leur demande est rejetée par la préfecture car l’établissement est situé à moins d’une centaine de mètres d’une école. Seule solution pour pouvoir vendre de l’alcool en dehors des repas servis aux clients : obtenir une exonération des services de l’Etat.

Tant que je n’ai pas le papier, je n’arrêterai pas. Jusqu’à la mort.

Didier Flanet, gérant du bar-restaurant Le Marcheru

Si l’établissement ferme demain, nous n’aurons plus de revenus, plus d’argent pour payer le loyer, et donc plus de maison. Où allons-nous finir ?» demandent les dirigeants, après deux ans d’attente.

On s’est dit que le successeur aurait forcément une licence III», reconnaît Franck Villand, le maire de Marches Porte-de-Savoie. “Entre-temps, malheureusement, le préfet a pris un arrêté qui a fortement réduit les possibilités« .

Peut-être n’avons-nous pas été assez vigilants.

Franck Villand, maire de Marches Porte-de-Savoie

S’il prend “sa part de responsabilité sans difficulté», l’édile affirme soutenir la cause de Marjorie et Didier Flanet, dénonçant «une vraie injustice« .

En effet, il affirme que «la mairie s’est chargée d’acquérir elle-même cette licence et de demander elle-même une dérogation“, en investissant 20 000 euros d’argent public afin de mettre cette licence à disposition des managers”par un contrat spécifique“.”Je souhaiterais également la présence d’un lieu de convivialité en centre-ville de la commune, c’est une vraie demande des habitants», explique Franck Villand qui mise sur la redynamisation de sa commune.

Des exceptions sont possibles et nous essayons de convaincre le préfet du bien-fondé de notre demande dans le respect de l’ordre public.“, poursuit l’élu en arguant que “l’établissement ne pose pas de difficulté particulière pour troubler l’ordre public grâce aux limitations des horaires d’ouverture“En effet, en raison de la présence d’un logement au-dessus du bar-restaurant, dans un bâtiment appartenant à la commune, l’établissement ne peut ouvrir après 20 heures.”Nous n’avons jamais eu de plaintes de la part des résidents», précise Franck Villand.

La demande de l’élu est parvenue en préfecture de la Savoie ce lundi 18 mars et les procédures sont actuellement en cours.

Le maire espère obtenir une réponse rapide, inquiet pour la santé de Didier Flanet. “Une grève de la faim est un danger et il faut absolument y réagir rapidement», conclut l’édile. Aujourd’hui, le couple attend toujours et désespère. “je n’y crois plus beaucoup» avoue Didier Flanet qui poursuit son combat. Une pétition en ligne a été lancée, recueillant jusqu’à présent 199 signatures.

 
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