Plombé par la crise, Bouygues lance un plan de mobilité interne

Plombé par la crise, Bouygues lance un plan de mobilité interne
Plombé par la crise, Bouygues lance un plan de mobilité interne

Après Vinci, qui a annoncé début janvier à la presse un plan de départs volontaires ainsi qu’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) pour sa filiale immobilière, c’est au tour de Bouygues d’être rattrapé par la crise actuelle. Dans un communiqué envoyé avant l’ouverture de la Bourse ce mardi, le géant de la construction et des médias écrit que « Bouygues Immobilier adapte son organisation et reporte le lancement de certains projets », en raison d’un environnement de marché » difficile « .

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Un carnet de commandes qui souffre

Et pour cause, dans les logements neufs, les réservations ont chuté de 25% en 2023. Dans le tertiaire, ce n’est guère mieux : « L’activité commerciale reste au point mort, les investisseurs reportant leur prise de décision » Bouygues informe en outre. Résultat, son carnet de commandes souffre, avec une baisse de 32% par rapport à fin 2022.

Une situation qui n’est pas près de s’améliorer selon le directeur général du groupe coté au CAC 40. Interrogé ce matin lors de la présentation des résultats annuels sur les promesses du nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, Olivier Roussat a estimé que“Objectivement, aucune mesure explicite n’a été réellement proposée pour l’instant.”

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Contrairement au PDG de Vinci, Xavier Huillard, qui mise sur les dernières annonces gouvernementales pour dénouer le marché, le patron de Bouygues a en effet estimé qu’il n’y avait pas de “pas de solutions particulières pour relancer l’activité”.

« Le besoin de logements est là, la France est plutôt un pays de propriétaires, mais ils ont été désolés avec la hausse des taux d’intérêt. Nous ne prévoyons aucune reprise à court terme. a insisté Olivier Roussat.

Un plan de « réemploi »

A tel point que Bouygues Immobilier « adapte ses coûts et ses structures aux évolutions du marché », a déclaré le directeur général du groupe. Ce dernier refuse cependant de prononcer le mot « plan social ». Il accepte en revanche de discuter d’une sorte de plan de mobilité interne.

« Nous avons lancé un plan « réemploi » [de réemploi, ndlr] d’un certain nombre de salariés de Bouygues Immobilier au sein du groupe », a annoncé Olivier Roussat.

De la “milliers” des postes sont effectivement à pourvoir au sein de la multinationale, mais comme le dit encore son patron, reste à pourvoir « voyons si nous pouvons les faire correspondre » avec les salariés de la filiale immobilière.

Au mieux, les ingénieurs de Bouygues Immobilier pourront toujours évoluer chez Bouygues Construction, Colas ou encore chez Equans, l’entité multiservices de l’énergie et du numérique, mais il sera difficile de les transférer vers Bouygues Télécom ou TF1.

Quoi qu’il en soit, la nouvelle ne panique pas les investisseurs. A 17 heures, le titre Bouygues SA bondissait déjà de 7,12%.

Bouygues ne renonce pas au nucléaire et au Grand Paris

Après avoir manqué, mi-novembre, les travaux de génie civil des deux réacteurs nucléaires EPR2 prévus à Penly en Seine-Maritime, le géant du BTP et des médias compte bien décrocher le prochain contrat, prévu à Gravelines (Nord). « Nous serons ravis d’y répondre » » a déclaré le directeur général Olivier Roussat, interrogé à ce sujet.

Partenaire stratégique d’EDF depuis 2021, Bouygues s’allie également à Vinci et Fayat dans la relance du nucléaire.. Avec le premier, la major a créé le sarcophage de Tchernobyl, tandis que le second apporte son expertise en construction métallique.

Demandé par La galerie, le PDG de Bouygues Construction, Pascal Minault, a confirmé que cette alliance était « valable pour plusieurs sites ». Et ce, pour au moins trois raisons : « Le montant des ressources humaines à mobiliser “, ” partage des risques financiers ” Et ” l’effet série « .

Interrogé également sur le Grand Paris Express, le métro circulaire d’Île-de-France, pour lequel il reste encore deux gros contrats de conception-construction à attribuer avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, le patron de l’entité Construction a a validé son intérêt.

Les procédures de concertation sont toujours en cours, mais Pascal Minault se positionne déjà sur le deuxième tronçon de la ligne 15 Est entre Drancy et Saint-Ouen-sur-Seine, dont le marché doit être attribué au printemps 2024. Le dernier marché, prévu pour l’été 2024, concerne le deuxième tronçon de la ligne 15 Ouest entre Courbevoie et Saint-Ouen-sur-Seine.

 
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