VIDÉO. 43 millions d’euros investis : l’usine Danone de Villecomtal-sur-Arros, nouveau leader du jus d’avoine en Europe

Deux années de travaux et 43 millions d’euros ont été nécessaires pour faire de l’usine Danone de Villecomtal-sur-Arros, dans le sud-ouest du Gers, le « premier atelier de transformation de farine d’avoine en jus en Europe ».

Un nouveau chapitre de la longue histoire de l’usine Danone de Villecomtal-sur-Arros, débutée en 1961, s’est ouvert ce lundi 12 février. Dites adieu aux yaourts au lait de vache. Le site du Gers produit désormais exclusivement des boissons végétales (90 % de jus d’avoine et 10 % de jus de coco).

Un virage industriel annoncé en 2021, qui s’est concrétisé au cours du dernier trimestre 2023 avec le lancement de deux lignes de production, dont une à grande cadence. Ils permettront au site du Gers de produire 300 000 briques par jour, soit 100 000 tonnes par an.

1 brique sur 10 vendue en Europe produite à Villecomtal-sur-Arros

Si la production « tourne à plein régime » depuis plusieurs semaines, c’est ce lundi 12 février qui marquera l’inauguration officielle du site. « L’activité de notre usine prend une toute nouvelle ampleur. A l’origine centrés sur la , nous regardons tous au-delà des frontières pour approvisionner toute l’Europe en boissons végétales à base de jus d’avoine », a déclaré Thierry Pasquet, qui mène le projet de transformation depuis deux ans. Les briques qui sortiront des quelque 22 000 m2 du site gersois approvisionneront en effet 26 pays européens.

« 1 brique sur 10 vendue sous la marque Alpro en Europe sera produite à Villecomtal-sur-Arros », souligne le désormais ancien directeur du site. Après 36 ans de carrière au sein du groupe, Thierry Pasquet a profité de l’occasion pour passer le relais – en clin d’œil aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris – à Mina Blouri.

Mina Blouri, nouvelle directrice du site, avec Thierry Pasquet.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Un changement de direction motivé par de nouvelles habitudes de consommation. « Avec la production des recettes de jus d’avoine Alpro, nous répondrons au mieux aux nouvelles attentes de nos consommateurs », a souligné Mina Blouri. Certes naissant en France, le marché des boissons végétales reste néanmoins en plein essor.

« Une vision avant-gardiste et les efforts de toute une équipe font du site un pôle d’excellence industriel tourné vers l’export. […]. L’usine de Villecomtal-sur-Arros est aujourd’hui le premier atelier de transformation de farine d’avoine en jus d’avoine en Europe », a rappelé Antoine de Saint-Affrique, directeur général du groupe Danone, qui a fait spécialement le déplacement. .

15 000 heures de formation

Pour mener à bien ce projet et mettre en place « un procédé unique en France de fabrication de jus d’avoine à partir de farine », un investissement de 43 millions d’euros de la part du groupe Danone et deux ans de travaux auront été nécessaires. Aux importants moyens matériels mis en œuvre, s’ajoutent des moyens humains. « Plus de 15 000 heures de formation ont été dispensées pour accompagner nos salariés (138, NDLR) dans ce changement », a souligné le nouveau directeur du site.

La transformation du site n’a entraîné aucune perte de personnel.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Ce sont aussi les « danoneurs » qui étaient chargés d’expliquer aux visiteurs du jour (préfet du Gers, élus, journalistes), ce lundi, chacune des étapes de fabrication du jus d’avoine : de l’hydratation de la farine d’avoine, en passant par la formulation et la stérilisation, jusqu’à la palettisation…

«C’est un point de départ, et seulement un départ, vers un nouvel avenir», a conclu Antoine de Saint-Affrique. Des propos qui ne peuvent qu’annoncer un bel avenir pour le site gersois.


Farine d’avoine importée… Boissons végétales exportées

Si pour l’instant, les flocons d’avoine sont acheminés vers le site gascon depuis l’Espagne, le groupe Danone envisage de s’approvisionner auprès de producteurs locaux.

Antoine de Saint-Affrique, directeur général du groupe Danone, a fait le déplacement spécial en Gascogne.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

« Transformer cette usine gasconne en usine internationale était le plus beau projet qu’on pouvait imaginer. » Lors de son discours d’investiture, dans l’auditorium du site de Villecomtal-sur-Arros, Antoine de Saint-Affrique, directeur général du groupe Danone, n’a pas manqué de souligner la volonté de l’entreprise d’occuper une place centrale sur le marché des produits d’origine végétale. boissons, et notamment le jus d’avoine, en Europe.

« 90 % de la production (de l’usine de Villecomtal-sur-Arros) sera exportée vers 26 pays européens », a souligné l’ancien directeur du site gersois Thierry Pasquet. Avec l’ambition d’atteindre à terme 50 pays. »

« Le secteur ne se structure pas autour de l’usine »

Le regard tourné vers au-delà des frontières pour commercialiser ses produits, le groupe Danone regarde également au-delà des Pyrénées pour s’approvisionner en matière première : la farine d’avoine. « Cela vient principalement d’Espagne. Nous utilisons ces flocons d’avoine car c’est avec eux que nous avons élaboré nos recettes. Nous n’avons pas voulu cumuler les défis : celui du changement d’avoine et celui du démarrage de l’unité industrielle », explique Thierry Pasquet, désormais prédestiné à une carrière de professeur de philosophie.

La farine d'avoine utilisée pour fabriquer la boisson végétale est importée d'Espagne.

La farine d’avoine utilisée pour fabriquer la boisson végétale est importée d’Espagne.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Transparent sur le sujet, l’ancien directeur de l’usine de Villecomtal-sur-Arros ne cache pas pour autant la volonté du groupe Danone de se tourner vers le circuit court. « Nous avons également un partenariat avec des coopératives locales pour développer l’avoine locale. C’est ce qui sera construit dans les années à venir. Pour l’instant, la filière ne se structure pas autour de l’usine pour produire de l’avoine localement.

Une réunion entre les dirigeants du groupe Danone et les agriculteurs doit se tenir sur place le 6 mars à ce sujet. Création d’une filière locale, prix d’achat… Tels seront les sujets sur la table.

 
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