La réponse de Pékin ne s’est pas fait attendre. Au lendemain de l’annonce d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux véhicules électriques, les « wattures », par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la Chine s’est insurgée.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Voitures électriques : les constructeurs européens saluent la volonté de Bruxelles d’agir contre les subventions chinoises
« Il s’agit d’un acte protectionniste flagrant qui va sérieusement perturber et fausser l’industrie automobile et la chaîne d’approvisionnement à l’échelle mondiale, y compris dans l’Union européenne. [UE], et qui aura un impact négatif sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE »» a déclaré le ministère chinois du Commerce le 14 septembre.
L’enquête annoncée par Bruxelles répond à l’extraordinaire montée en puissance de la Chine dans l’industrie automobile. Quelques chiffres suffisent pour le démontrer. En 2021, le pays a importé deux fois plus de véhicules qu’il n’en a exporté, en valeur. Au premier semestre 2023, l’industrie chinoise a dépassé le Japon pour prendre la première place mondiale, exportant pour 35 milliards de dollars (32,76 milliards d’euros) de véhicules, contre 21 milliards de dollars d’importations. . Quant aux subventions aux voitures électriques, le cabinet AlixPartners les estime à 57 milliards de dollars sous forme de réductions d’impôts ou d’aides à l’achat de véhicules.
Champions locaux
Maniant alternativement la carotte et le bâton, la Chine a, depuis 2009, poussé les investissements dans le secteur. A l’heure où la technologie n’est pas prête à conquérir le grand public, les collectivités locales ont été encouragé à équiper leurs flottes de taxis et de bus de véhicules électriques, grâce à des subventions du gouvernement central pouvant atteindre 60 000 yuans (7 700 euros) par voiture et 100 000 yuans par bus. BYD, désormais numéro un chinois du secteur, sera le grand gagnant de cette stratégie.
---Plus tard, la Chine soutiendra le secteur des batteries en obligeant en 2015 les fabricants à s’équiper en batteries chinoises pour bénéficier d’aides à l’achat. De quoi promouvoir des champions locaux, comme BYD et surtout CATL, qui ont détrôné le coréen Panasonic en 2020 pour devenir numéro un mondial du secteur. Toujours pour inciter à choisir une voiture électrique plutôt qu’un véhicule thermique, certaines villes ont mis en place un autre système très incitatif.
Lire aussi : L’Union européenne ouvre une enquête sur les subventions de l’État chinois aux automobiles électriques
En 2016, Shanghai a offert un privilège aux véhicules électriques en mettant en place des plaques d’immatriculation vertes, qui échappent au système d’enchères en vigueur pour les plaques d’immatriculation thermiques. L’année suivante, d’autres métropoles suivent cet exemple. “Selon nos recherches dans les villes qui ont pris ces mesures, les ventes de véhicules électriques ont augmenté de trois à cinq fois par rapport au reste de la Chine”» déclare Stephen Dyer, spécialiste de l’automobile et directeur du cabinet de conseil AlixPartners.
Il vous reste 54,5% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.