(Crédits photos : Pexels – Lukas)
Les actions sont souvent mieux connues des Français que les obligations, même s’ils en détiennent souvent, notamment à travers le fonds d’assurance-vie Euro. Il faut dire que ce sont les marchés actions qui ont surperformé ces dernières années face à un marché obligataire morose.
Les obligations qui ont fait leur grand retour en 2023 sont désormais davantage considérées par les investisseurs. Quels facteurs expliquent l’amélioration du marché obligataire ? Comment investir en obligations ? Quels sont les éléments à prendre en compte pour s’orienter vers ce type d’investissement ? Toutes nos explications.
Pourquoi le marché obligataire est-il en hausse ?
Inflation et hausse des taux directeurs : les principaux catalyseurs d’une amélioration du marché obligataire
Les marchés actions ont bénéficié pendant des années, voire des décennies, du fameux TINA (There Is No Alternative) mais ils sont désormais concurrencés par de nombreux actifs, grâce au TAPAS (There Are Plenty of AlternativeS), en premier lieu les obligations. En effet, après des années de taux bas, voire négatifs, le marché des taux délivre à nouveau une performance qui intéresse les investisseurs.
La raison est simple : l’inflation qui fait rage depuis des mois. Pour contrer la hausse des prix, les banques centrales n’ont d’autre choix que de mettre en œuvre un resserrement budgétaire et d’adopter une hausse des taux directeurs qui permet d’augmenter le coût des emprunts, quels qu’ils soient (aux particuliers ou aux entreprises), et donc de ralentir la consommation pour, à terme, réduire la demande et faire baisser les prix.
Rappelons que l’objectif d’une banque centrale est d’ajuster la masse monétaire dans l’économie pour parvenir à une combinaison d’inflation et de stabilité de la production.
L’inversion de la courbe des rendements entraîne une augmentation du rendement des obligations à court terme, mais pas seulement
En cas d’inversion de la courbe des taux (les taux à court terme sont supérieurs aux taux à long terme), les obligations à court terme voient leur rendement augmenter. En effet, les obligations nouvellement émises affichent des taux bien plus attractifs que celles présentes sur le marché secondaire depuis plusieurs années.
Rappelons toutefois que le rendement d’une obligation varie en fonction de son prix. Ainsi, une obligation émise il y a quelques mois avec un taux de seulement 2% se négociera sur le marché secondaire à un prix inférieur à celui de son émission et, par conséquent, son rendement pour un nouvel acheteur augmentera. le trouvera boosté. En cas de forte hausse des taux directeurs des banques centrales, l’ensemble du marché obligataire verra sa performance boostée par les nouveaux entrants sur ce marché.
Les rendements actuels des OAT 10 ans, T-Bonds et SICAV monétaires en forte hausse
Le rendement des OAT françaises à 10 ans approche les 3,15% début septembre 2023 tandis que les T-Bonds flirtent avec les 4,3%. Résultat : la performance des SICAV monétaires oscille entre 3% et 3,5%, des performances allant jusqu’à flirter avec les 4% pour les meilleurs fonds.
---Rappelons que ces actifs affichaient, il y a quelques années, des taux flirtant avec 0. Le rendement des fonds monétaires était de 1,5% à 1,8% par an début 2023 et autour de 0,50% en 2022 signifie la hausse des rendements des marchés obligataires en 2023. !
Comment se positionner sur le marché obligataire ?
En direct, un marché obligataire très difficile d’accès
Les obligations sont des actifs difficilement accessibles à l’investisseur particulier car le ticket d’entrée est généralement très élevé (de l’ordre d’une centaine de milliers d’euros) et la nécessité de diversifier son patrimoine suppose que l’on ne détienne pas qu’une seule obligation et que les obligations ne sont pas les seuls actifs qui composent votre patrimoine financier.
Assurance vie en euros et fonds PER : l’exposition la plus fréquente au marché obligataire
Mais il existe de nombreuses autres façons pour les investisseurs individuels de s’exposer au marché obligataire, à commencer par l’assurance-vie en euros et le fonds PER. En effet, cette poche sécurisée est constituée majoritairement d’obligations (d’entreprises et d’État). Ce moyen de vous positionner sur les obligations vous permet également de bénéficier des avantages fiscaux de ces enveloppes : une fiscalité moindre dès 8 ans de détention du contrat d’assurance vie et la possibilité de déduire les sommes versées dans votre PER de votre impôt sur le revenu pour l’assurance vie. plan d’épargne retraite. De plus, dans ce cas bien précis, votre investissement est garanti en capital.
Des SICAV obligataires pour investir dans des fonds obligataires issus de votre assurance vie, de votre PER ou de votre compte titres
Il est également possible d’investir dans un fonds obligataire à partir des supports en unités de compte de votre assurance vie ou de votre PER, mais également via le compte titres. Attention, dans ce cas, l’investissement n’est pas garanti en capital. Mais cela pourrait s’avérer bien plus rentable, surtout si le gérant a tendance à surperformer le marché. Attention toutefois aux frais, parfois élevés, qui peuvent sérieusement nuire à la performance de votre investissement.
Des ETF obligataires pour vous positionner depuis votre assurance vie, votre PER, votre compte titres et votre PEA
Certains trackers permettent de répliquer des indices obligataires et constituent un moyen avantageux de se positionner sur ce marché à partir de sources variées. En effet, un ETF est accessible depuis un PEA. Les ETF obligataires sont bien sûr disponibles sur un compte titres, mais également à partir des supports en unités de compte d’une assurance vie ou d’un PER par exemple.
À quels éléments faut-il être vigilant lorsque l’on investit sur le marché obligataire ?
Le contexte macroéconomique : un élément clé à surveiller pour anticiper un retournement du marché obligataire
C’est la hausse du marché des taux d’intérêt qui est à l’origine des mouvements sur le marché obligataire à court terme actuellement. Il est donc essentiel de surveiller attentivement la situation macroéconomique, car un ralentissement marqué de la croissance, voire une entrée en récession, pourrait conduire les banques centrales à revoir leur décision en matière de taux directeurs, ce qui aurait un impact direct sur le marché. .
Pour les fonds obligataires, la performance est un élément clé, mais pas facile à déterminer
Investir directement dans des obligations est extrêmement rare. Le plus souvent, cela se fait via des fonds et notamment le fonds Euro ou les SICAV par exemple. Et les rendements varient grandement d’un produit à l’autre. Il faut donc le choisir avec soin, notamment en s’appuyant sur les performances historiques. Mais attention, les performances médiocres du passé ne sont pas révélatrices puisqu’elles dépendent avant tout du contexte macroéconomique. Il sera donc judicieux de comparer les performances passées de fonds similaires pour déterminer lesquels sont les plus attractifs.
Les frais parfois élevés des fonds obligataires à garder en tête pour faire votre choix
L’investissement en obligations se fait donc généralement via des fonds. S’agissant des SICAV et FCP, il faudra être particulièrement vigilant quant aux frais facturés car ils sont parfois élevés par rapport au potentiel de performance, d’où l’intérêt de se tourner vers des ETF qui affichent des frais plus faibles, ce qui peut doper le rendement global. performance de l’investissement à long terme.