Country Garden, qui s’est classé l’année dernière comme le plus grand développeur chinois en termes de ventes, évite une nouvelle fois le défaut de paiement. Rattrapé ces derniers mois par la crise immobilière en Chine, le groupe avait demandé l’étalement d’un remboursement de 492 millions de yuans (63 millions d’euros). Une proposition qui a été acceptée selon deux créanciers cités anonymement par l’agence financière Bloomberg ce mardi 19 septembre. La date limite pour voter sur cette proposition avait été reportée à trois reprises, et la dernière échéance est tombée lundi à 22h00 (2:00). 00h00 GMT).
Chine : Country Garden évite un défaut de paiement, le secteur immobilier respire
Avec ce nouveau feu vert obtenu, Country Garden aura réussi ce mois-ci à rééchelonner neuf émissions obligataires pour un montant total de 14,7 milliards de yuans (1,9 milliard d’euros), selon les calculs de Bloomberg.
Dettes impayées synonymes d’ondes de choc
Réputé depuis longtemps solide financièrement, Country Garden tente désormais d’éviter un défaut de paiement dont les conséquences seraient catastrophiques pour le secteur immobilier chinois. Tout impayé de dette provoquerait une onde de choc sur les marchés et plongerait encore plus dans le marasme un secteur déjà échaudé par la crise sanitaire et le ralentissement économique en Chine.
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Country Garden avait une dette considérable estimée à 1.430 milliards de yuans (180 milliards d’euros) fin 2022. Fin juin, elle disposait de 147,9 milliards de yuans en liquidités (18,6 milliards d’euros), une somme principalement destinée à achever des logements déjà payés. par les propriétaires avant même leur construction.
L’agence de notation Moody’s a abaissé sa note de crédit ce mois-ci, jugeant désormais ses émissions obligataires comme « hautement spéculatives » et présentant un risque de défaut. Et elle a même abaissé la perspective de la note du secteur immobilier chinois de « stable » à « négative » la semaine dernière, en raison de l’impact du ralentissement de la croissance sur les ventes. Selon l’agence, les craintes liées aux difficultés financières de Country Garden ont « a amplifié l’aversion au risque des acheteurs de maison ».
---La Sino-Océan également sous pression
La survie de nombreux développeurs chinois est également menacée. Les groupes immobiliers du pays s’appuient depuis longtemps sur ce modèle de financement obligataire. Mais cette dette massive a été perçue ces dernières années par le pouvoir comme un risque majeur pour l’économie et le système financier du pays. Pékin a ainsi progressivement durci ses conditions d’accès au crédit à partir de 2020, ce qui a tari les sources de financement de ces groupes déjà endettés.
S’en est suivie une vague de défauts de paiement, notamment celle d’Evergrande, qui a miné la confiance des acheteurs potentiels et eu des répercussions sur l’ensemble du secteur, sur fond de ralentissement économique. La descente aux enfers de ce groupe fait régulièrement la Une des journaux depuis deux ans : il disposait fin juin d’une liste colossale estimée à 328 milliards de dollars (307 milliards d’euros) de dette.
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Cette crise immobilière sans précédent fragilise désormais aussi les groupes publics censés avoir un meilleur accès au financement, comme Sino-Ocean. Basé à Pékin, le groupe a annoncé la semaine dernière suspendre le remboursement de ses prêts contractés hors de Chine, compte tenu de sa santé financière. Et à la mi-août, il a indiqué qu’il n’avait pas remboursé les intérêts de ses emprunts et qu’il s’attendait alors à des pertes semestrielles record.
“Les problèmes d’endettement du secteur vont s’aggraver à mesure que l’économie chinoise se détériore et que les promoteurs peinent à générer des revenus”, ont prévenu les analystes de SinoInsider, un cabinet spécialisé dans l’économie chinoise basé aux Etats-Unis. Bonne nouvelle cependant : après les mesures de soutien gouvernementales, l’économie chinoise a repris un peu de couleur en août comme le démontre une série d’indicateurs économiques.
(Avec l’AFP)
