TotalEnergies se prépare pour une assemblée générale sous haute tension – .

TotalEnergies se prépare pour une assemblée générale sous haute tension – .
TotalEnergies se prépare pour une assemblée générale sous haute tension – .
--

Après BP et Shell, vient le tour de TotalEnergies : le géant français des hydrocarbures se prépare pour une assemblée générale électrique vendredi matin, visée par une coalition d’associations qui menace de le bloquer, mais aussi par certains de ses actionnaires en désaccord avec son climat politique. Le meeting intervient au terme d’une saison d’AG houleuse, où les militants ont multiplié les actions contre de grands groupes, comme les concurrents Shell et BP ou la banque Barclays, accusés de financer l’expansion des projets d’hydrocarbures.

Le tout sur fond de bénéfices faramineux : ensemble, les majors BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et TotalEnergies affichent plus de 40 milliards de dollars de bénéfices ce trimestre, après une année 2022 grandiose. Signe des tensions sur la réunion prévue le 10 : A 00h00, TotalEnergies interdira aux actionnaires et aux journalistes d’utiliser leur téléphone portable, et les obligera à laisser certains effets personnels à l’entrée.

TotalEnergies veut surtout éviter le scénario chaotique de l’année dernière où des militants d’ONG ont empêché des actionnaires d’entrer dans l’AG. Cette année, une coalition d’ONG appelle explicitement au blocage du meeting prévu salle Pleyel, dans les beaux quartiers de Paris. Les autorités s’attendent à la présence de 200 à 400 militants. Ils “veulent absolument empêcher la tenue de l’AG”, selon une Source policière.

“L’AG de Total n’aura pas lieu”, ont immédiatement prévenu dans une tribune fin avril les signataires 350.org, Alternatiba, Amis de la Terre, ANV-COP21, Attac, Greenpeace, Scientists in Rebellion et XR. “Cette assemblée générale entend pérenniser la stratégie de la compagnie pétrolière : toujours plus de projets fossiles et une répartition inéquitable des superprofits qui alimente l’injustice climatique et sociale”, dénoncent-ils.

Augmentation de 10% du salaire du PDG en vue

Parmi les sujets brûlants, les près de 1,5 million d’actionnaires individuels, présents ou en ligne, sont appelés à voter sur une résolution consultative de l’organisation actionnariale militante Follow This, qui s’attaque principalement aux émissions indirectes de CO2. Autrement dit, ceux liés à l’utilisation du pétrole par ses clients dans les voitures ou pour le chauffage (scope 3 de la comptabilité carbone), soit l’équivalent de 85 % de son empreinte carbone.

---

L’organisation lui demande d’aligner ses objectifs de réduction sur l’Accord de Paris de 2015, afin de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Parmi cette coalition de 17 investisseurs qui détiennent près de 1,5% de TotalEnergies figurent La banque PostaleAM, Edmond de Rotschild AM et La Financière de l’Echiquier. Le groupe recommande de voter contre, jugeant la résolution “contraire aux intérêts” de TotalEnergies, “de ses actionnaires et de ses clients”.

La major va néanmoins promouvoir ses efforts pour le climat et appelle ses actionnaires à “voter en faveur” de sa propre résolution climat. Cette stratégie officielle porte principalement sur ses émissions directes, issues de son exploitation et celles liées à l’énergie qu’elle consomme (scopes dits « scope 1 et 2 »). Soumis pour la troisième année à l’approbation des actionnaires, il comprend un renforcement des engagements, comme celui de ne pas dépasser 38 MT d’émissions de CO2 en 2025 par rapport à 2015.

Même si le groupe ne prévoit pas de réduire drastiquement ses émissions directes dans la décennie, il a une politique énergétique bas carbone ambitieuse, entendant y consacrer un tiers de ses investissements et atteindre 100 GW de capacité d’électricité renouvelable d’ici 2030. c’est la rente des hydrocarbures qui nous permet d’investir massivement et de développer les énergies renouvelables”, a plaidé mercredi le PDG Patrick Pouyanné dans un entretien au magazine Challenges.

Le groupe est présent dans de nombreux projets de gaz naturel liquéfié et de pétrole, aux Emirats Arabes Unis, en Irak, en Papouasie et en Ouganda, avec le controversé projet de pipeline chauffé Eacop devenu un symbole médiatisé de la lutte contre le pétrole. “On n’a pas pu anticiper”, a concédé à Challenges, M. Pouyanné, à propos de cette polémique, qui s’ajoute à bien d’autres pour le groupe, critiqué pour son bénéfice record de 20,5 milliards de dollars (19,12 milliards d’euros) en 2022, ses impôts en France ou le salaire du PDG. Une augmentation de 10% de sa rémunération pour 2023 est également à l’ordre du jour de l’AG.

Après BP et Shell, vient le tour de TotalEnergies : le géant français des hydrocarbures se prépare pour une assemblée générale électrique vendredi matin, visée par une coalition d’associations qui menace de le bloquer, mais aussi par certains de ses actionnaires en désaccord avec son climat politique. La réunion intervient à la fin d’une saison GA orageuse, où les militants…

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

---

PREV L’Afrique pour une place de choix sur le marché mondial du gaz
NEXT L’IA, une menace existentielle comparable aux pandémies et aux armes nucléaires – .