Le portrait de deux patrons sous pression – .

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Rachat de crédit suisse

Le portrait de deux patrons sous pression

Si chacun avait ses propres ambitions pour son établissement, la situation critique du Credit Suisse a renversé les cartes.

Publié19 mars 2023, 08:07

(Photo d’illustration)

Fabrice COFFRINI / AFP

A la tête de la première banque de Suisse, la priorité de Ralph Hamers, directeur général d’UBS était jusqu’à présent d’investir dans le numérique. Son homologue du Credit Suisse, Ulrich Körner, s’était donné pour mission de restructurer sa banque, de la remettre sur les rails.

Les deux hommes subissent désormais une énorme pression pour conclure avant lundi le rachat à contrecœur de Credit Suisse, la deuxième banque du pays, par sa grande rivale UBS et tenter d’apaiser des marchés au bord de la crise de nerfs.

Les nouvelles priorités d’UBS

Aux commandes d’UBS depuis novembre 2020, le Néerlandais Ralph Hamers, 56 ans, est l’ancien patron d’ING, où il s’était bâti une solide réputation en reprenant la direction lorsque la banque s’est retrouvée dans une situation difficile. pour rembourser les 10 milliards d’euros d’aides publiques accordées pendant la crise financière.

Sous sa direction, ING avait finalement remboursé ses emprunts sept mois avant l’échéance. Son mandat au sein du groupe néerlandais avait pourtant été marqué par une affaire d’utilisation frauduleuse de comptes qui avait entraîné la démission du directeur financier.

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En 2020, il avait succédé à Sergio Ermotti, aujourd’hui président du réassureur Swiss Re, qui avait mis neuf ans à redorer l’image d’UBS après son renflouement par l’État et la banque centrale en 2008 et les pertes d’un courtier en 2011 qui a coûté 2,3 milliards de dollars à la banque.

La priorité de ce dirigeant de 56 ans, à la tête d’une banque qui a dégagé un bénéfice de 7,6 milliards de dollars en 2022, restait d’investir dans le numérique, et non de racheter une banque en difficulté.

Le Credit Suisse en crise

Le patron du Credit Suisse, Ulrich Körner, 60 ans, a pris la barre en août 2022 après avoir été appelé pour aider en 2021 à redresser la gestion d’actifs à la suite de l’effondrement de la société financière britannique Greensill dans laquelle 10 milliards de dollars avaient été engagés via quatre fonds.

Qualifié de « technocrate » dans la presse suisse lors de sa nomination, ce banquier discret est connu comme un spécialiste de la restructuration. Déjà chez UBS, où il a travaillé pendant 11 ans, il avait transformé les fonctions centrales au siège «comme une machine», commentait le quotidien Tages-Anzeiger lorsque le Conseil d’administration du Credit Suisse lui confiait la lourde tâche d’élaborer un plan de restructuration. pour redresser la banque.

Docteur en économie, ce ressortissant germano-suisse a fait des allers-retours au cours de sa carrière entre le Credit Suisse et l’UBS, et connaît donc bien les deux établissements. En 2007, alors qu’il travaille au Credit Suisse, il fait partie des cadres approchés pour en reprendre la direction. Mais le poste lui avait échappé, le poussant à partir chez UBS.

De retour au Credit Suisse pour deux ans, M. Körner a dévoilé fin octobre un plan de restructuration qui prévoit de séparer la banque d’investissement pour recentrer le groupe sur des activités plus stables comme la gestion de fortune avec 9.000 suppressions de postes d’ici 2025, soit plus de 17 % de l’effectif.

Mardi, à la veille de la pire séance de son histoire en Bourse, M. Körner a encore appelé les investisseurs à lui donner trois ans, comme prévu, pour que cette restructuration porte ses fruits. Mais avec une perte annuelle de 7,3 milliards de francs suisses (7,4 milliards d’euros) en 2022, et d’autres pertes encore à venir en 2023, l’inquiétude du marché a prévalu.

(AFP)Afficher les commentaires

 
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