Le président turc Recep Tayyip Erdogan et l’ONU ont annoncé samedi la prolongation de l’accord international sur l’exportation de céréales ukrainiennes, conclu en juillet 2022. La Russie a confirmé cette prolongation, pour une durée de 60 jours.
Kiev s’est immédiatement félicitée de cette prolongation, précisant qu’elle avait été négociée pour une durée de 120 jours. Mais Moscou a affirmé plus tard que la durée négociée n’était que de 60 jours.
Moscou a accepté une prolongation de l’accord sur l’exportation de céréales ukrainiennes pour seulement 60 jours et non 120 comme l’indique Kiev, a indiqué samedi une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
“Nous voyons des déclarations de différentes parties selon lesquelles ‘l’accord sur les céréales’ a été prolongé de 120 jours”, a déclaré Maria Zakharova, citée par l’agence russe Interfax. “Nous avons répété à plusieurs reprises que (…) la partie russe a informé toutes les parties prenantes que l’accord a été prolongé de 60 jours”.
60 ou 120
“A la suite de discussions avec les deux parties (Ukraine et Russie, ndlr), nous avons assuré la prolongation de l’accord qui devait prendre fin le 19 mars”, a déclaré M. Erdogan dans une allocution télévisée.
Ankara avait précédemment déclaré qu’elle espérait une prolongation de 120 jours alors que la Russie insistait sur 60 jours.
« La Black Sea Grain Initiative, signée à Istanbul le 22 juillet 2022, a été prolongée. (…) Nous exprimons notre gratitude au gouvernement turc pour son soutien diplomatique et opérationnel », a déclaré le porte-parole dans un communiqué. -mot du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandr Kubrakov, a pour sa part évoqué une prolongation de 120 jours.
« La Black Sea Grain Initiative est prolongée de 120 jours. Nous remercions Antonio Guterres, les Nations Unies, le président Recep Tayyip Erdogan, (le ministre turc de la Défense) Hulusi Akar et tous nos partenaires pour avoir confirmé cet accord », a-t-il déclaré sur Twitter.
Trouver de nouveaux ports
« Le principal défi est d’accélérer les inspections des navires en Turquie. Cela permettra au monde d’obtenir encore plus de produits agricoles ukrainiens. Nous continuons également à travailler pour ajouter des ports de la région de Mykolaïv à l’Initiative céréalière et à “l’élargissement de la gamme de marchandises”, a-t-il ajouté dans un message partagé sur Facebook.
---« Cet accord est d’une importance vitale pour l’approvisionnement alimentaire mondial. Je remercie la Russie et l’Ukraine, qui n’ont ménagé aucun effort pour une nouvelle prolongation de l’accord, ainsi que le secrétaire général des Nations unies », a affirmé M. Erdogan.
L’opposition de Moscou
L’Initiative céréalière de la mer Noire signée en juillet 2022 par l’Ukraine, la Russie et la Turquie, avec l’aide de l’ONU, a atténué la crise alimentaire mondiale causée par la guerre en Ukraine en permettant l’exportation de près de 25 millions de tonnes de maïs, de blé et d’autres céréales.
Selon ses termes, l’accord devait être “prorogé automatiquement pour la même durée (de 120 jours, ndlr) sauf si l’une des parties notifie à l’autre son intention d’y mettre fin ou de le modifier”. Il a été effectivement prolongé de 120 jours en novembre, jusqu’au samedi 18 mars à 23h59 heure d’Istanbul (21h59 Suisse).
Mais le 13 mars, la Russie, mécontente de l’application d’un deuxième accord pour faciliter ses propres exportations d’engrais, avait indiqué qu’elle n’acceptait qu’une prolongation de 60 jours.
Théoriquement, les exportations d’engrais, essentielles pour l’agriculture mondiale, ne tombent pas sous le coup des sanctions imposées à Moscou par les pays occidentaux depuis le début de la guerre, mais elles sont de facto bloquées.
Moscou veut des progrès tangibles sur les paiements bancaires, la logistique des transports, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via le pipeline +Togliatti-Odessa+.
L’ONU a déclaré qu’elle ferait tout son possible pour sauver le mécanisme céréalier qui a contribué à apaiser la flambée des prix depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.
La Turquie, qui abrite le centre conjoint de coordination de l’accord organisant le contrôle des navires, avait indiqué vendredi qu’elle espérait toujours une prolongation de 120 jours.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats/afp
