Très vite, l’alerte est lancée. Le Tanzanien Benjamin Fernandes, patron de Nala Money sur Twitter raconte son « cauchemar “. ” Nous avions la majeure partie de notre argent dans la SVB. J’ai tout transféré dans une autre banque. Une heure plus tard, il était impossible de se connecter à SVB. »
S’il n’y a pas de données précises : les start-up de pays comme l’Egypte, le Nigeria ou l’Afrique du Sud semblent plus concernées. Dans ces pays, l’écosystème des startups est plus développé, l’usage du dollar plus répandu. Le placement de leurs fonds aux États-Unis leur garantit également une sécurité contre les fluctuations de leurs devises locales.
D’autres acteurs s’inquiètent des répercussions possibles sur le financement des startups en Afrique francophone. Et ce alors que ces derniers commençaient tout juste à se positionner face aux géants anglophones du continent. Papa Amadou Sarr est le chef de la Délégation générale pour l’entrepreneuriat rapide au Sénégal. Ce spécialiste de la tech craint qu’une confusion ne soit rapidement faite entre la volatilité du financement des premières levées de fonds des startups, et le risque de faillite des banques spécialisées. Cela découragerait les investissements.
L’Ougandais Ham Serunjogi co-fondateur de Chipper Cash va dans ce sens. Dans un communiqué, il a pris la défense de la SVB, soulignant l’importance de cette banque dans l’écosystème. Aujourd’hui valorisé à 2 milliards de dollars, Chipper Cash a cependant peiné à faire ses premières levées de fonds. Seule la SVB a fait confiance à la startup et a ainsi permis son lancement, explique-t-il.
Il n’y a pas de catastrophe directe, s’accordent à dire divers spécialistes du secteur. Cependant, tous les regards sont désormais tournés vers la Fed, qui s’est engagée à prêter les fonds. Mais quand sortiront-ils ? Car si les startups peuvent opérer à court terme, elles risquent d’avoir des problèmes de liquidités si l’argent reste bloqué trop longtemps.