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le pianiste Bertrand Chamayou à l’Auditorium de Bordeaux

BErtrand Chamayou revient. Le dernier concert à Bordeaux du pianiste français, récompensé cinq fois aux Victoires de la Classique, remonte à 2022 dans un programme Liszt. Ce samedi 25 janvier, il jouera l’intégrale des œuvres de Ravel pour piano à l’Auditorium. Cette œuvre a donné lieu à un album acclamé en 2016 (« choix de l’éditeur » du magazine anglais « Gramophone ») ; il le reprend en 2025 alors que nous célébrons le 150ème anniversaire de la naissance du compositeur. Mais elle est en tout cas profondément ancrée dans la personnalité de Bertrand Chamayou. Entretien.

Ravel semble avoir été pour vous un compositeur essentiel. Après avoir enregistré cette pièce complète, vous vous êtes orienté vers Debussy ou Messiaen alors qu’avant, vous ne jouiez que des romantiques….

C’est vrai sans l’être. En effet, c’est après avoir enregistré Ravel que j’ai joué Debussy, Falla ou Stravinsky, mais en même temps, il est en moi depuis mon enfance. Je devais avoir 8 ans lorsque j’ai vu la partition de « Jeux d’eau » et j’ai été impressionné par ce que représentaient les notes sur la portée. On voyait couler des gouttes d’eau. Dès lors, j’avais absolument envie d’entendre et de jouer cette musique.

Ravel fut un choc esthétique. Il y a chez lui un côté lumineux, une recherche de clarté dans le son et de polyphonies. Contrairement au regretté Debussy, il reste attaché aux formes classiques, comme dans « Le Tombeau de Couperin », inspiré des danses baroques. Sa musique a guidé ma façon de jouer, à la recherche de quelque chose de lumineux, d’aquatique, de nacré. Même quand je jouais des musiciens romantiques.

Comment avez-vous conçu la progression entre ces morceaux pour piano ? Existe-t-il une stratégie pour les relier ensemble ?

Oui, je n’ai pas cherché à respecter un ordre chronologique car cela aurait déséquilibré le programme. Je n’aurais pas eu des morceaux de même longueur ni de même densité avant et après l’entracte. J’ai également évité d’enchaîner des œuvres d’un même ton pour ne pas avoir un effet de répétition. Et je n’enchaîne pas les morceaux virtuoses les uns après les autres, donc je peux me reposer ! Et puis, il y a aussi quelque chose d’intuitif dans ce programme : mettre deux œuvres à la suite parce que j’en avais envie !

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Vous incarnez Ravel après Vlado Perlemuter, Noël Lee ou Samson François. Est-ce difficile de trouver sa place après des artistes aussi immenses ?

C’est une bonne question (rires) ! Ce que je peux dire, c’est que je suis né à une autre époque, que j’ai grandi dans un environnement sonore différent, que je ne joue pas des mêmes instruments. Ces artistes ont réalisé des enregistrements sublimes ; désormais, à nous de donner vie à cette musique en cherchant à comprendre les sentiments que le compositeur a voulu exprimer.

Vous publierez un nouvel album consacré à Ravel en mars. À quoi d’autre devrez-vous jouer une fois cette opération terminée ?

Transcriptions au piano d’œuvres orchestrales comme « La Valse » ou « Daphnis & Chloé » écrites par Ravel, des œuvres vocales que j’ai moi-même transcrites et des hommages à Ravel par d’autres musiciens. Soit c’est lui, soit c’est proche.

Samedi 25 janvier à 19h, 10 à 50 euros, opera-bordeaux.com

 
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