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L’intelligence artificielle entre au musée de Marmande

UNInitialement, Yan Bernard ne devait participer qu’au festival Tek A(rt), car ses œuvres font appel au numérique. « Après plusieurs échanges, nous nous sommes dit que ses idées étaient intéressantes et méritaient d’être explorées pour construire quelque chose ensemble », relate Mona Lévêque, directrice du musée municipal Albert-Marzelles. Cela donne aujourd’hui « Mutagène », visible depuis le 17 janvier et jusqu’en mai, au 15 rue Abel-Boyé.

« La couverture est le syndrome du territoire »

Ainsi, les Angevins ont visité la ville à plusieurs reprises, d’avril à novembre, pour en découvrir les lieux incontournables. Difficile, à ce petit jeu, de ne pas s’appuyer sur le poumon vert de la ville, à savoir le Filhole. « Souvent, la banalité est le syndrome du territoire. Dans l’histoire de Marmande, du siècle dernier à nos jours, elle a toujours été « The place to be », tout en étant un espace sauvage. »

L’autre élément essentiel de la plaine est son paysage, qu’il a capturé, inondé de brouillard, à son arrivée en train, à travers les vitres sales et à toute vitesse. Ou encore ses arbres dont l’abattage a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps. « J’ai aussi réinterprété la mise au tombeau du 17e siècle, présent à l’église Notre-Dame. Ce n’est pas exceptionnel dans sa facture mais c’est un genre qui traverse les siècles et il a retenu mon attention », raconte l’artiste.

“C’est très drôle de voir les critiques pleuvoir sur l’IA, alors que ça va juste embêter les mauvais artistes”

Il s’est également enrichi des œuvres d’Abel-Boyé, pour les mettre en perspective. C’est ce que l’on peut voir dans « Mutagène », qui donne le nom de l’exposition. « Dans le vocabulaire scientifique, c’est ce qui fait varier les cellules et les transforme. A partir d’un croquis, j’ai créé un dessin en 3D pour lui donner du volume », explique Yan Bernard, qui aime interroger le spectateur sur son usage des différents supports.

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Justement, pour sa série « Dissemblable », il a choisi d’utiliser l’Intelligence Artificielle, comme le générateur d’images Midjourney. Et supposez. « C’est très drôle de voir les critiques pleuvoir sur l’IA, alors que ça va juste agacer les mauvais artistes ou les mauvais graphistes. Personnellement, je passe mon temps à essayer de me tromper car cela fonctionne par probabilité. Il y a une confusion liée à l’anglicisme même s’il n’est pas intelligent à proprement parler”, poursuit l’Angevin. C’est en tout cas la première fois qu’un artiste qui l’utilise expose au musée.

Plusieurs rendez-vous

Après le vernissage samedi dernier, l’artiste reviendra pour une conférence sur son processus créatif, qu’il considère comme très important. Ce sera le samedi 22 février, à 15 heures, à la médiathèque Albert-Camus. Deux semaines plus tôt, une visite guidée de l’exposition sera organisée parallèlement au musée et plusieurs animations seront programmées dans le cadre du festival Marmande au fil des arts en avril. Renseignements au 05 53 64 42 04. Entrée gratuite.

 
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