(Québec) Le Parti québécois lance un nouveau plaidoyer pour la tenue d’élections partielles à date fixe. Le parti de Paul St-Pierre Plamondon déposera un projet de loi pour éviter un scénario comme celui de Terrebonne où la population se retrouve sans député depuis près de cinq mois.
Le caucus du Parti québécois se réunit mercredi et jeudi à Montréal, ville de la couronne nord, pour élaborer les priorités pour le début de la législature. Un choix stratégique alors que le Parti québécois veut reconquérir son ancien bastion laissé vacant par Pierre Fitzgibbon en septembre.
L’une des actions que le parti politique entreprendra au cours de la session parlementaire sera de déposer un projet de loi prévoyant la tenue d’élections partielles à date fixe.
Cela fera bientôt cinq mois que le superministre du gouvernement Legault a quitté ses fonctions et que le premier ministre n’a toujours pas déclenché d’élections partielles à Terrebonne. Il dispose de six mois pour le faire, soit début mars.
«Le gouvernement retarde délibérément le déclenchement de ses intérêts partisans dans l’espoir que les choses s’améliorent pour lui. Pendant ce temps, il n’y a pas de représentation [pour les citoyens de Terrebonne] », déplore le député Pascal Bérubé, en entrevue.
Le Parti québécois est en tête des sondages depuis plus d’un an devant la Coalition Avenir Québec (CAQ). À Terrebonne, les troupes péquistes jouissent d’une large avance, selon le site de projections électorales Qc125.
Intentions de vote à Terrebonne
Projections Qc125 – 8 décembre 2024
- Parti québécois : 42%
- Coalition Avenir Québec : 26 %
- Parti libéral du Québec : 14 %
- Solidarité au Québec : 9%
- Parti conservateur du Québec : 7 %
Source : Qc125.com
Selon M. Bérubé, le gouvernement Legault reporte donc le plus possible l’élection partielle. « Il y a du mal pour les citoyens de Terrebonne, c’est clair, ça fait cinq mois. Mais au-delà, la date est choisie en fonction des intérêts du gouvernement. Ça ne peut pas fonctionner comme ça», plaide-t-il.
Son projet de loi respectera les conclusions du directeur général des élections du Québec (DGEQ), explique le député de Matane-Matapédia. Depuis 2017, le DGEQ recommande la tenue d’élections partielles à date fixe, deux fois par année, au printemps et à l’automne. Aucune élection partielle n’aurait lieu l’année précédant une élection générale.
Le DGEQ a réitéré sa proposition en novembre dernier. « Élections à date fixe […] promouvoir l’équité entre les partis politiques et les candidats ; et ils facilitent l’organisation des scrutins pour Élections Québec », écrit-il dans son rapport. Pour une nouvelle vision de la loi électorale déposé à l’Assemblée nationale.
«La CAQ est favorable, mais il n’y a pas unanimité au sein des partis», a rappelé lundi la directrice générale de la CAQ, Brigitte Legault. Dans une interview, elle affirme que si le gouvernement veut changer la Loi électoraleil est préférable de le faire avec « un consensus » des groupes politiques.
-Québec solidaire est également favorable à la tenue d’élections partielles à date fixe. Or, cela ne fait pas partie des priorités du Parti libéral du Québec. En octobre, le député Monsef Derraji affirmait notamment qu’il y avait « des avantages et des inconvénients » à le faire, sans les détailler.
Partiel important
Si le PQ remporte Terrebonne, il pourra ajouter un cinquième membre – et une femme – à son caucus actuellement composé de quatre hommes. La présidente du parti, Catherine Gentilcore, est sur la ligne de départ.
Mardi, le chef Paul St-Pierre Plamondon rencontrera également le maire local, l’ancien député péquiste Mathieu Traversy, en plus de participer à des activités de dépouillement au local électoral de son candidat. La campagne de porte-à-porte prévue mardi et mercredi a été annulée en raison de la vague de froid attendue.
Catherine Gentilcore est active sur le terrain depuis novembre. «Je ressens cela beaucoup. Les gens ont besoin de parler de leurs problèmes et plusieurs me l’ont dit ; “on n’a plus de bureau, j’essaye de joindre quelqu’un, puis il n’y a plus personne, on n’a plus d’adjoints”, illustre-t-elle.
Lundi, les ministres caquistes Syzanne Roy (Famille) et François Bonnardel (Sécurité publique) étaient à Terrebonne. « Ce que je constate, c’est que les partis politiques s’intéressent à la ville de Terrebonne et cela nous fait plaisir », a déclaré le maire Traversy en entrevue.
Après le départ de Pierre Fitzgibbon, la Table des préfets et élus de la couronne nord, qui regroupe cinq MRC et 20 municipalités, a demandé à François Legault de déclencher rapidement l’élection partielle.
Ne pas avoir de député local peut retarder l’avancée des projets, estime le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin. « Le Premier ministre a le droit d’aller jusqu’au bout. Je ne peux pas remettre cela en question, mais nous avons demandé le plus tôt possible. […] De n’avoir personne [depuis septembre] pour une ville comme Terrebonne, c’est quand même important», déplore-t-il.
«Je ne dirais pas que nous n’avons pas de votes présentement, mais je dirais qu’on a hâte de revoir 100% de notre délégation», ajoute Mathieu Traversy, rappelant que les circonscriptions de Masson (Mathieu Lemay, CAQ) et Les Plaines (Lucie Lecours, CAQ) couvrent également une partie de sa ville.
En 2022, Pierre Fitzgibbon remporte haut la main la circonscription (49,4%). La candidate du Parti québécois Geneviève Couture a obtenu la deuxième position (18,9 %). Terrebonne a porté les couleurs du PQ presque sans interruption de 1976 à 2018. Seule l’Action démocratique du Québec (ADQ) y a fait une percée de 2007 à 2008.
La CAQ n’a toujours pas annoncé de candidat. Le PLQ et Québec solidaire l’ont fait : il s’agit respectivement de Virginie Bouchard – présidente du Conseil régional de Lanaudière du PLQ – et de Nadia Poirier – qui était candidate en 2022.
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