La région a décidé de supprimer 104 500 euros de subventions versées au festival dédié aux premiers films. Le ticket d’entrée a augmenté et le maire d’Angers annonce que la contribution communale sera réévaluée.
Le festival Premiers Plans d’Angers est l’un des premiers événements culturels touchés par les coupes budgétaires en région Pays de la Loire. Le 20 décembre 2024, la présidente Christelle Morançais (Horizons) et son conseil régional confirmaient une baisse de 62 % de l’enveloppe consacrée au secteur de la culture. Le 37e L’édition du festival dédiée aux premiers films des cinéastes européens est ainsi réduite de 104 500 euros, soit environ 8% de son budget.
D’influence européenne, le festival Premiers Plans est depuis plusieurs décennies une vitrine de choix pour Angers. Un statut confirmé par le maire Christophe Béchu samedi, lors de la soirée d’ouverture du festival qui annonce que la ville « est et sera aux côtés du festival, potentiellement davantage pour faire face aux difficultés »rapports Ouest de la France . L’édile et secrétaire général du parti Horizons – le parti de Christelle Morançais – a vivement critiqué la décision de la région de supprimer les deux tiers de son aide au secteur culturel. « Je regrette que la région, par l’ampleur et la brutalité de sa décision, mette en danger cet événement », dit-il.
Avec une contribution de 435 000 euros, la ville d’Angers reste de loin le principal soutien financier de l’événement. Ira-t-il jusqu’à couvrir la totalité des subventions supprimées par la région ? « Bien sûr que non. C’est pourquoi la ville tiendra compte de nos difficultés cette année pour nous aider »explique Claude-Éric Poiroux, délégué général et directeur artistique du festival.
-Pour amortir le choc, la direction a augmenté le prix des places de 50 centimes pour le plein tarif, passant de 8,50 euros à 9 euros. Misant ainsi sur un soutien public qui semble se confirmer. La direction du festival, qui accueille 80 000 visiteurs en une semaine, « a connu une forte augmentation des réservations avant la date d’ouverture, deux fois moins que l’année dernière ». Malgré une période marquée par la précarité des institutions culturelles, Premiers Plans peut compter sur le soutien de ses mécènes. Créé il y a cinq ans, « le mécénat est essentiel pour le festival. Cette année, nous approchons des 60 000 euros, c’est deux fois plus que l’année dernière »précise Claude-Éric Poiroux. La direction a également demandé une aide complémentaire au Centre national du cinéma (CNC), qui subventionne l’événement à hauteur de 130 000 euros. « Nous pourrions recevoir de bonnes nouvelles cette semaine »espère le fondateur de Premiers Plans.
Le prix des billets en légère hausse
Chaque année, depuis 1989, 100 jeunes réalisateurs européens s’installent en Anjou pendant une semaine pour présenter leur premier film. Arnaud Desplechin, Fatih Akin, Xavier Beauvois ou encore Jean-Baptiste Durand y sont passés. Cette année, comme toujours, le festival s’est ouvert avec la diffusion d’une avant-première hors compétition. Le réalisateur et président de la Cinémathèque de Paris, Costa-Gavras, est venu présenter son nouveau film, devant 1 200 personnes, Le dernier souffle.
Si la Ville déploie de gros moyens pour cet événement, elle ne fait pas exception. Le Centre dramatique national (CDN), l’une des deux structures occupant le Théâtre du Quai, peut également compter sur le soutien de la Ville pour cette année qui s’annonce difficile financièrement. « Nous perdrons 20% de nos fonds disponibles pour le secteur artistique »explique Marcial Di Fonzo Bo, directeur du CDN. L’acteur et réalisateur franco-argentin était présent lors de la soirée d’ouverture de Premiers Plans. Les mots de Christophe Béchu « ça m’a évidemment rassuré. Il nous a dit que la Ville sera à nos côtés et que chaque situation sera étudiée au cas par cas. »ajoute-t-il.
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