Le Fête de Madarinauguré mercredi, se poursuit à Cinéma Ritz de Casablanca jusqu’au 17 janvier. Cet événement revient sur les enjeux de migrations et voyager dans le région du Maghreb centraly compris leAlgériele Tunisie et le Maroc.
Mariangela Palladinochercheur principal de réseau madara souligné l’importance de la collaboration entre les établissements universitaires et les organismes de santé. société civile dans le Maghreb et le Royaume-Uninotamment dans un contexte où les échanges culturels et la dynamique artistique permettent de dépasser les limites des approches traditionnelles. Elle a souligné le pouvoir de l’art pour transcender les tensions politiques et les obstacles bureaucratiques. Pour elle, leart a la capacité de remettre en question et de sensibiliser, en offrant une voie alternative pour aborder des sujets complexes tels que les droits des migrants et les questions politiques liées au déplacement. Le festival souligne la nécessité d’une approche multidimensionnelle pour comprendre et aborder les questions migratoires au Maghreb, en se concentrant sur les dynamiques politiques ainsi que sociales et humaines.
Organisé par le Réseau d’Action Maghreb sur les Déplacements et les Droits (Madar)cet événement propose une série d’activités allant de tables rondes à projections de filmsen passant par expositionsde la installations artistiques et un concert de jazzcréant ainsi un espace de dialogue et de réflexion autour de la question migratoire. Les films proposés dans le cadre de Madar illustrent les réalités complexes du mouvement humain. Ces projections offrent une perspective cinématographique sur les défis des migrants, explorant à la fois les expériences individuelles et les dynamiques collectives. Merci à ceux-ci documentairesles spectateurs ont la possibilité de se plonger dans des récits visuels qui complètent les discussions académiques et artistiques, enrichissant ainsi le dialogue autour de la question migratoire. Parmi ces films, le festival a présenté le 15 janvier «En suspens” de Francesco Clerici et leInstitut de Recherche sur le Maghreb Contemporain. Ce documentaire, tourné en 2023, nous emmène au cœur des parcours migratoires des populations originaires deAfrique subsaharienne vers le Tunisie. A travers leurs témoignages bruts et poignants, le film révèle les chemins périlleux qu’ils ont parcourus, les discrimination raciale et sociale qu’ils endurent, et l’impact profond des politiques migratoires sur leur vie et leur corps. Le documentaire montre ces destins singuliers, révélant des inégalités flagrantes en matière de mobilité, qui laissent derrière eux des vies brisées, oscillant entre angoisse, espoir et souffrance.
Le public de Madar a également pu découvrir le court métrage «Fleurs des champs« . Ce documentaire prend vie grâce au cinéaste tunisien Houssem Ghadesbénévole de longue date auassociation Awledna. Il se penche sur les efforts d’Awledna pour soutenir les migrants et les réfugiés en Sousse dans Tunisieen racontant les histoires de ses partenaires et bénéficiaires. A travers des scènes de distribution de manuels scolaires et d’aide médicale, le film intègre les témoignages de migrants d’Afrique subsaharienne et Syrie. Dans le contexte de répression migratoire en Tunisie en 2023, le documentaire met en avant l’impact positif de la migration sur la société tunisienne, mettant en avant l’entrepreneuriat et les échanges culturels. Le Festival proposait également les documentaires «Mirage», «Que Sera Sera» et «Chanteur marchand».
-Dans « Mirage », Tanger constitue l’écrin de la résidence deEmeka Okereke et Mathangi Krishnamurthy. Le duo d’artistes dérive à travers la ville et son empreinte paysagère particulière, pour dessiner des réflexions sur la situation de la ville du Détroit. “A Tangeril y a des couches stratifiées d’opacités – un phénomène que Mathangi décrit comme « se cachant à la vue de tous ». Ils (les locaux) sont empilés les uns sur les autres pour former des couches qui séparent secrètement et discrètement les populations autochtones des étrangers », écrit Okereke. Lors de l’atelier créatif que le duo a animé à Théâtre Darna à Tanger, la narration est devenue un médium artistique à part entière produisant un laboratoire de nouvelles subjectivations, une pratique émancipatrice au sens ontologique du terme. « Nous ne racontons pas une histoire, nous sommes l’histoire », déclare le duo.
Dans le film “Que Sera Sera», Wiame Haddad et Léa Morin produire des recherches sur la figure du bateau naufragé entre le MarocjeAlgérie et le Tunisiesymbole de l’extractivisme des côtes maritimes du Sud à l’ère Anthropocène, autant que figure mythologique par excellence du voyage initiatique. Intéressée par les subjectivités souvent exclues des récits historiques dominants, Léa Morin écrit : « Que reste-t-il quand le sable, quand l’océan recouvre des espaces et des architectures abandonnés : un sardinier islandais échoué au large de Laâyoune (le Que Sera Sera), un ferry à passagers espagnol (de Îles Canaries) abandonné à Tarfayaune mosquée ensevelie sous le sable, des hangars détruits dans le Lagon de Khnifis. « Que Sera Sera ». L’eau, la rouille, le mât, le vent, le sable, la proue, les vagues, les coques, les plantes, les pierres, le sel, les peintures, les dunes, les rochers, les cadres, la lune, le métal, les oiseaux… et les histoires.
Dans “Mer’chant», l’artiste Yemoh 777 collabore avec les communautés sénégalaises et ivoiriennes présentes, dont les liens économiques, commerciaux et culturels avec le Maroc perdurent depuis des siècles, malgré les conditions de vie actuelles difficiles. Les sons des machines à coudre, les chants et le vent sur les dunes de sable forment une ode à la résilience et à la réinvention de la cartographie sensible des frontières. De son côté, le documentaire «Voter!», réalisé par Racines d’Aisbl (Maroc) raconte l’histoire de Barnes, Joël et Abdou qui quittent leur pays d’origine à la recherche d’une vie meilleure. Alors qu’ils se dirigent vers « l’eldorado » européen, ils découvrent que leurs aventures sont loin d’être simples. En chemin, ils rencontrent des défis et des expériences inattendus. Leur voyage est fait de peur, de rejet, d’espoir et de résilience – un éventail d’émotions qui dépeint la complexité de l’expérience migratoire.
Related News :