Documents déclassifiés publiés lundi par le gouvernement britannique affirmer que la reine Elizabeth II ignorait qu’un membre de son entourage, Anthony Blunt, était un espion du KGB. Elle le savait parfaitement ! C’est un dossier que je suis depuis des décennies.
Selon des documents du MI5, le service de renseignement intérieur, la reine n’a appris sa trahison que bien plus tard. C’est un pieux mensonge destiné à protéger la mémoire de la défunte reine. Par ailleurs, les documents précisent que lorsqu’elle a été informée que Blunt espionnait pour le compte des Soviétiques, elle a réagi « très calmement et sans montrer de surprise ».
Blunt a été recruté à l’Université de Cambridge par Kim Philby dans le réseau d’espionnage soviétique le plus notoire du XXe siècle.e siècle. La reine a permis à Blunt de conserver son poste au sein de l’establishment britannique – conservateur des collections royales – par crainte que la famille ne soit entachée si la vérité était rendue publique. Anthony Blunt était proche de la mère de la reine Elizabeth II, la reine Mary. Il fut même fait chevalier pour ses services en 1956 lorsque sa trahison fut connue au palais. C’est parce que Blunt détenait des informations compromettantes sur les Windsor.
Hitler et le duc de Windsor
Lorsque le régime nazi s’effondra en 1945, il fut envoyé en Allemagne pour récupérer des documents embarrassants : des lettres écrites par le duc de Windsor à Hitler et d’autres preuves accablantes de la complicité du duc avec le régime nazi. Le duc et d’autres membres de la famille royale britannique d’origine allemande avaient des sympathies nazies.
Hitler veut le remettre sur le trône une fois la Grande-Bretagne vaincue. Le contenu des fichiers récupérés par Blunt n’a jamais été divulgué. On pense qu’ils révéleraient l’existence de relations beaucoup plus longues et plus compromettantes du duc avec les Allemands, relations qui auraient même précédé son accession au trône.
A la demande du palais de Buckingham, le contre-espionnage britannique enterra l’affaire. En échange de ses aveux, Blunt a bénéficié d’une immunité totale. La famille royale et les autorités britanniques ont caché sa trahison jusqu’en 1979. La Première ministre Margaret Thatcher l’a finalement révélée aux Communes alors que les médias s’apprêtaient à le faire.
Dans les minutes qui suivent la déclaration de Thatcher, Elizabeth, avec une hypocrisie flagrante, renvoie Blunt du palais et lui retire son titre de chevalier. Anthony Blunt est décédé en 1983 sans avoir à répondre de son crime ailleurs que dans les médias.
Immunité pour les « Royals »
Lorsque des membres ou des proches de la famille royale sont impliqués dans des activités criminelles, les forces de l’ordre britanniques hésitent à intervenir. Déclarant que l’affaire ne relevait pas de sa compétence, Scotland Yard a refusé d’ouvrir une enquête sur les allégations d’une mineure, Virginia Giuffre, qui affirmait avoir été forcée d’avoir des relations sexuelles avec le prince Andrew à Londres dans l’affaire Epstein en 2001.
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