un documentaire raconte sa vie

Ce vendredi 17 janvier, la projection du documentaire « Jean-Pierre, poète de la rue » a été prise d’assaut. La séance est terminée. Plus de 300 personnes sont inscrites. “L’enthousiasme nous a surpris”, explique Hugo Murtas, journaliste qui a réalisé ce documentaire. « Une deuxième projection aura donc lieu le dimanche 26 janvier, à 11h30.

toujours à Arvor. Les gens sont curieux de découvrir la vie d’une figure rennaise. »

Jean-Pierre est un sans-abri bien connu à Rennes. Depuis plus de 25 ans, cette personne sans abri a élu domicile en centre-ville. Il a fait sa vie dans un périmètre d’une centaine de mètres, entre les caisses du parking de la Vilaine, rue de la Monnaie, en cas de manifestations, et le bas de la rue d’Orléans.

Chariot chargé

Depuis plusieurs mois, la plupart du temps, accompagné de sa chienne Nougatine, il est assis sur des palettes recouvertes de duvet, quais de République, à l’angle de la rue d’Orléans. Chaque soir, il emballe son trône de fortune et charge ses affaires sur un chariot de supermarché. Il emprunte alors « l’autoroute », les berges du canal, et trouve son domicile : un abri sous les piles d’un pont, à proximité des prés Saint-Martin. « J’aime voir passer les canards », explique poétiquement l’intéressé.

C’est en 2023, alors qu’il réalisait un reportage écrit, qu’Hugo Murtas a l’idée de réaliser un documentaire vidéo sur Jean-Pierre. “C’est une personne attachante qui chérit sa liberté”, explique le journaliste. Jean-Pierre noircit des cahiers avec un crayon quadrichromie. Il raconte ses anecdotes et ses humeurs en rimes. Lorsqu’il parle, il utilise de nombreuses expressions. Ce qui nous a surpris, c’est que, malgré la dureté de sa vie, il est toujours positif et optimiste. »

Il se dit

Pour réaliser ce documentaire de 18 minutes séquencé en trois parties, Hugo Murtas a travaillé avec Frédéric Le Guennec, journaliste et reporter d’image. « J’ai laissé tourner le film, un peu comme le faisait l’émission « Strip-tease ». Je ne pose pas de questions, c’est Jean-Pierre qui dit sa vérité. »