Une prouesse technologique, appréciée du public et des musiciens eux-mêmes, même si l’expérience a ses limites : si le robot peut diriger une pièce planifiée, il ne peut en réalité pas improviser.
Publié le 12/01/2025 06:44
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Deux soirs de suite, 500 spectateurs ont eu le privilège d’assister aux prouesses d’un robot conducteur à trois bras. Les deux concerts ont été donnés dans le prestigieux Festspielhaus de Dresde, retransmis en direct sur Internet et la salle était pleine.
Le robot dirigeait les musiciens de l’Orchestre Symphonique de Dresde, qui étaient des humains en chair et en os. Pour que ses mouvements soient perçus correctement, le robot possédait au bout de chacun de ses trois bras une matraque de chef d’orchestre, des matraques phosphorescentes un peu futuristes. Chacun était d’une couleur différente, rappelant tous les célèbres sabres laser de Guerres des étoiles.
@sachsen Fernsehen ???? Pour célébrer son 25e anniversaire, l’Orchestre Symphonique de Dresde a présenté l’extraordinaire « Symphonie des Robots » les 12 et 13 octobre 2024 au Festspielhaus Hellerau. ➡ le CeTI Cluster of Excellence de la TU Dresden, un robot industriel est monté sur le podium du chef d’orchestre aux côtés du chef d’orchestre Michael Helmrath. L’Orchestre Symphonique de Dresde a surpris son public avec ce mélange unique de musique classique et de technologie moderne. ➡ En première partie de soirée, Helmrath a lui-même dirigé des œuvres de Markus Lehmann-Horn, Konstantia Gourzi et Wieland Reissmann. Mais après la pause, c’est le robot MAiRA Pro S qui prenait la tête. ➡️ L’œuvre #crossknot de Wieland Reissmann a été particulièrement impressionnante, dans laquelle deux parties orchestrales jouées à des tempos différents – une tâche que seul le robot pouvait maîtriser. L’œuvre commandée par Andreas Gundlach, Semiconductor’s Masterpiece, a également utilisé les capacités du robot pour guider avec précision l’ensemble à travers les passages complexes. #dresde #saxe #news ♬ Son original – Sachsen Fernsehen
L’équipe de l’Université technique de Dresde a travaillé pendant deux ans pour développer ce robot. Les scientifiques l’ont entraîné à reconnaître les temps de battement et à indiquer la mesure. Ce qu’il faut souligner, c’est que les trois bras de l’automate sont distincts. Chacun dirige, en toute indépendance, les trois parties de l’orchestre. Il fallait aussi soigner les mouvements de l’automate pour qu’ils soient fluides et esthétiques, un peu à la manière d’un vrai chef d’orchestre.
Trois pièces ont été composées spécialement pour lui. Le robot a effectué le premier travail avec un seul bras, le deuxième avec deux bras et pour le troisième il a utilisé les trois bras, ce qui aurait été impossible pour un conducteur humain. Cette dernière pièce était intitulée Le chef-d’œuvre du semi-conducteur (le chef-d’œuvre des semi-conducteurs). Et les spectateurs, comme les musiciens, étaient enthousiastes. Le robot dirigeait magistralement l’orchestre, pour ainsi dire. Un véritable chef d’orchestre était prêt à intervenir en cas de panne du robot, mais ce n’était pas nécessaire.
Andreas Gundlach, le pianiste qui a composé la pièce, a également été conquis, même si écrire pour un robot représentait un défi. « La grande différence est qu’un chef d’orchestre humain pourrait intervenir si quelque chose d’inattendu se produisait, car il peut entendre et réagir à ce qu’il entend. Notre robot ne pouvait que diriger et l’orchestre devait suivre ses mouvements, pour le meilleur ou pour le pire. Il n’y avait donc aucune communication entre le robot chef d’orchestre et les musiciens. Mais l’ensemble du projet a bien fonctionné techniquement et le résultat a été très bon.
Pour ce robot chef d’orchestre, c’est sans doute le tout début d’une longue carrière musicale. Il dirigera prochainement d’autres concerts, dont un prévu dans quelques semaines à Berlin.
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