un souffle du Couserans sur la scène parisienne

Depuis septembre, Paris accueille une version audacieuse de « On ne badine pas avec l’amour » d’Alfred de Musset, où les personnages prennent vie grâce à des masques qui réinventent le théâtre classique.

Mais à qui devons-nous ces masques extraordinaires ? La réponse se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de Paris, dans le Couserans, à Saint-Lizier. Là, dans son atelier, Pauline Causse, artiste, utilise habilement le papier mâché et les pigments pour transformer les idées en visages, les émotions en reliefs, donnant vie à des personnages remarquables.

L’œuvre, jouée au théâtre de l’Espace Marais, brille également avec cette œuvre exceptionnelle. Pauline raconte avec enthousiasme comment est née cette aventure : « C’est une histoire de réseaux et de passion partagée. Cette commande m’est venue après qu’une connaissance de l’équipe du théâtre ait pensé à moi. Une jeune femme, qui savait que je travaillais dans les arts visuels, a proposé qu’un membre de la compagnie Michel B, créateur du spectacle, me contacte. A cette époque, j’étais en résidence à Andorre-la-Vieille. S’ensuit une visioconférence, où l’équipe m’a présenté ses attentes. Je leur ai montré certaines de mes créations, notamment pour des spectacles comme celui de Karine, professeur de danse, ou de Marie-Pierre pour le Théâtre Chanté. Ils ont aimé mon style et m’ont dit : “Banco, c’est parti pour les masques !” « .

L’artiste poursuit : « J’avais sept masques à créer entre le 15 août et le 1er septembre… Inutile de vous dire que je n’ai pas beaucoup dormi ! Les masques sont en papier mâché pour rester légers, avec une résine organique hypoallergénique à l’intérieur pour protéger la peau, et un vernis extérieur mat ou satiné pour éviter les reflets gênants sous les projecteurs. »

“C’était un moment d’émotion très forte, la plus belle récompense pour moi”

Pauline a été « agréablement surprise » par les commentaires enthousiastes. « Les acteurs m’ont dit que les masques avaient enrichi leur jeu, qu’ils se sentaient comme une seconde peau. Michel Bouttier, le réalisateur, en les recevant, s’est exclamé : « Ça y est ! Nous sommes prêts à jouer tous les personnages de marionnettes dans cette pièce. Merci à qui ? Merci à notre géniale créatrice de masques : Pauline Causse !’ »

Pauline souhaite également partager un souvenir mémorable : « Pour les vacances, je suis allée à Paris voir la pièce. À ma grande surprise, ils m’ont appelé sur scène pour me remercier. C’était intimidant, mais la foule m’a applaudi. Ce fut un moment d’émotion très forte, la plus belle des récompenses pour moi. »

Initialement prévue jusqu’au début 2025, la pièce a connu un tel succès qu’elle a été prolongée. « La mise en scène, bien que moderne, reste fidèle à l’esprit de Musset, et le public répond présent », se réjouit Pauline.

Grâce à son talent, elle a su transformer une commande en une véritable performance artistique. Saint-Lizier peut être fier de compter parmi ses habitants un créateur dont l’œuvre ravit désormais critiques et spectateurs parisiens. Ce spectacle devrait ensuite être disponible en tournée.