Tendre colère. Le titre de la pièce pour dix danseurs de Christian et François Ben Aïm, en ouverture du festival Suresnes Cités Danse le 10 janvier, donne envie de jouer à la pétanque avec des mots tout en tentant d’entrer dans le vif du sujet. Comment la tendresse caresse-t-elle la colère dans le sens du grain ? Voir rouge en pensant sucré, est-ce vraiment compatible ?
Sur la scène du Théâtre Jean-Vilar, à Suresnes (Hauts-de-Seine), ces sentiments antipodes dynamisent un spectacle profondément accueillant. Dans sa capacité à relier l’imaginaire de chacun à une danse généreuse, Tendre colère affirme le geste humaniste de Christian et François Ben Aïm. Porté par 10 jeunes interprètes à l’enthousiasme épidermique, le nouvel opus de ces frères chorégraphes, complices depuis 1997, oscille d’un bord à l’autre pour mieux concilier les extrêmes.
Cette volonté de vouloir rassembler est à l’avant-garde du 33e édition de l’événement Suresnoise. Sous la direction depuis 2022 de Carolyn Occelli, qui a succédé à Olivier Meyer, fondateur de cet événement très apprécié du public et des professionnels, Suresnes Cités Danse prend un virage en se détachant de son identité hip-hop. « La raison première de la création du festival était la nécessité de légitimer la danse hip-hop, dont elle n’a plus besoin aujourd’hui.explique Carolyn Occelli. J’ai hérité de cette histoire et je garderai évidemment une place à la culture hip-hop. Mais j’ai envie d’enlever les étiquettes et de sortir des cartons pour explorer ce que j’appelle les « zones frontalières ». »
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