Musique classique –
A Lausanne, Jean Reno fait ses débuts comme récitant
Invité par son ami Renaud Capuçon, l’acteur français a raconté l’histoire de “Pierre et le loup” avec l’OCL. Impressions.
Publié aujourd’hui à 16h02
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- Jean Reno raconte “Pierre et le loup” avec l’OCL à Lausanne.
- L’acteur adapte sa voix aux personnages, évitant les excès d’histrionique.
- Le concert dirigé par Renaud Capuçon présentait une subtile alternance d’œuvres de Prokofiev et de Ravel.
Il l’a dit et l’admet : Jean Reno aime faire des choses qu’il n’a jamais faites auparavant. L’acteur français était donc, mercredi 8 janvier – et encore ce soir jeudi 9 – le soliste très attendu et novice du 5e Grand Concert de l’OCL, invité par son ami et directeur artistique, Renaud Capuçon. Devant une Salle Métropole pleine, Jean Reno est apparu intimidé, tout sauf conquérant.
Le concert touchait déjà à sa fin, avec un programme original, alternant subtilement des pages de Serge Prokofiev et de Maurice Ravel. Renaud Capuçon avait déjà dirigé « l’Ouverture sur des thèmes juifs » du premier, la magistrale version orchestrale de la « Sonate pour piano » et le royal « Le tombeau de Couperin » du second. L’orchestration chatoyante de la sonate pour orchestre de chambre de Yan Maresz (en 2016, déjà avec Renaud Capuçon) rappelle « Ma Mère l’Oye » et « L’enfant et les sortilèges » composés à la même époque, ouvrant déjà une fenêtre vers l’enfance qui s’imposera dans « Pierre et le Loup ».
Une fenêtre sur l’enfance
Assis sur un tabouret tournant à côté de la tribune du chef d’orchestre, Jean Reno livre une lecture sobre du chef-d’œuvre de Prokofiev, accompagnant ses propos de quelques gestes expressifs, jamais soulignés. Mais indéniablement, l’oiseau est là, virevoltant avec sa flûte agile, tandis que le canard hautbois cancane bruyamment, narguant le chat-clarinette au milieu de l’étang.
La voix plutôt grave et bien posée de Jean Reno prend évidemment des accents plus dramatiques à mesure que le loup s’approche, rappelant le timbre de Mufasa dans la version française du « Roi Lion » de Disney en 1994. L’acteur sait qu’il n’est pas dans une école. performance et il a le bon goût de ne pas faire d’histrionique. Mais dans son extrême attention aux instructions du chef d’orchestre pour ne pas rater un seul départ, il oublie de regarder le public. Qui ne recule pourtant pas devant son plaisir et accueillera le récitant avec autant d’enthousiasme que le chef d’orchestre et les vaillants solistes de l’OCL.
Lausanne, Salle Métropole, jeudi 9 janvier (19h30), complet, liste d’attente disponible, www.ocl.ch
Rediffusion en images sur RTS1 le 20 février www.rts.ch
François Barras est journaliste à la section culturelle. Depuis mars 2000, il raconte la musique actuelle, passée et peut-être future.Plus d’informations
Matthieu Chenal est journaliste à la section culturelle depuis 1996. Il chronique notamment l’actualité foisonnante de la musique classique dans le canton de Vaud et en Suisse romande.Plus d’informations
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