Par
Nancy Faucon
Publié le
28 décembre 2024 à 9h00
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« Entre les deux bateaux, ça grimpe, ça éventre ! Certains grimpent sur les haubans, des gabiers en haut tirent des coups de feu. » Face à sa dernière réalisation, le modèle réduit au 1/36ème de assaut navalthe Léhonnais (Dinan, Côtes-d’Armor) Yvon Gauchet n’est pas avare de mots.
Corsaire de Saint-Malo contre corvette anglaise
Il sait raconter, du mât à la cale, les mille détails d’une scène digne d’un récit d’aventures : celle du jour où sa bonne étoile souriait à un corsaire du Malouin, L‘Amarante, en mettant le Blandfordun navire anglais, en route.
Courage ! Flanc contre flanc de l’ennemi, les Malouin lancent l’attaque.
Mais quoi châtaignes ! Sur le pont, « il y a des mêlés, des morts, des blessés ». On s’attendrait presque à tousser dans la fumée des tirs de mousqueterie, à entendre le bruit des cliquetis d’épées ou affûter la scie du chirurgien qui, dans le ventre du navire anglais, s’apprête à amputer un des malheureux tombé au combat.
L’Homme de Marottes
Quand ça compte pour toi marotte, c’est pour la vie. Pour Yvon Gauchet, cela s’additionne : l’ornithologie, l’entomologie, les vieux pistolets qu’il collecter… et surtout le modélisme marin qui le vit créer des frégates, bricks, cotres et autres chébecs.
Une passion héritée de son grand frère, qu’il avait mis entre parenthèses pour poursuivre une carrière de médecin dans l’Armée. France, Cameroun, Bénin, attirés par la coopération, il ne fait que se replonger dans modélisme – dont il a présidé le club de Dinan pendant deux ans –, l’âge de la retraite est tombé en 2006.
Agression fictive
« Je modélise sur plans, généralement à l’échelle 1/72 », explique le passionné spécialisé « dans bateaux à voileessentiellement de guerre, du XVIIIe siècle », dont l’élégance a conquis l’adhésion.
Cette bataille, dit-il, n’a cependant pas eu n’a jamais existé. C’est tout droit sorti de son imagination que de répondre à une demande de son ami Olivier de La Rivière. Propriétaire à Saint-Malo de l’Hôtel Magon, ouvert à la visite sous le nom de La Demeure de corsaire, il expose déjà plusieurs de ses modèles, certaines de ses gravures et peintures de marines, mais a souhaité ajouter un diorama évoquant un combat naval.
Mais de vraies corvettes
Le passionné d’histoire du XVIIIe siècle a donc dû s’adapter à inventez-en un qui a un chiensuffisamment codifié pour parler aux visiteurs du site touristique. « J’ai choisi deux corvettes », à l’existence avérée mais qui n’auraient sans doute pas pu se croiser dans la réalité. Il a scrupuleusement transformé les plans.
Tiré d’un catalogue anglais pour le Blandford (1723). Et, pour le royal Amarante (1747) destiné à jouer le rôle du bateau corsaire, de la bible des modélistes du voile marine de la période classique, la collection créée par Jean Boudriot aux éditions Ancre.
Bois de poirier, d’ébène, de ramin ou encore de buis, cordages et voiles artisanales, préparés pour l’assemblage du deux modèles de près d’un mètre.
En mannequinat, les astuces ne sont jamais loin. Pour créer le meute rugissante de combattants, « j’ai utilisé des figurines de soldats de la Seconde Guerre mondiale ». Composés, découpés, rafistolés, ils ont certainement pris une bonne part du 1 000 heures de travail qu’Yvon Gauchet a consacré à l’ensemble. Mais ne serait-ce pas plutôt 1 000 heures de plaisir ?
Plus d’imagesici :
Le diorama est visible à l’Hôtel Magon, 5, rue d’Asfeld, à Saint-Malo, ouvert à la visite pour les vacances de Noël du 26 au 30 décembre 2024 et du 2 au 5 janvier 2025. Site : résidence-de – corsaire.com/
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