Une adaptation multiple
Arsène Lupin – Thief One Day nous entraîne dans différentes enquêtes impliquant le gentleman cambrioleur. L’histoire joue sur l’interaction entre les romans, le jeu et l’intrigue qui se présente sous vos yeux. Arsène Lupin et Maurice Leblanc sont au coin du feu, discutant des différentes aventures que le premier a vécues et que le second a consignées dans ses livres. La caméra, placée derrière les fauteuils, garde anonymes les visages des deux hommes. C’est important car Arsène Lupin est connu pour ses multiples déguisements et il s’agira souvent de découvrir sa nouvelle apparence à travers les enquêtes que vous mènerez.
Outre cet effet narratif très intéressant, il permet également de jouer avec soi-même lorsque l’on échoue dans les phases d’enquête. Au lieu d’un game over, vous aurez donc accès à une petite conversation entre les deux hommes, discutant du fait que non, ce n’est pas ainsi que s’est déroulée toute cette histoire. Souviens-toi!
Le jeu, quant à lui, est un mélange entre un pointer-cliquer et un jeu d’enquête. En incarnant différents personnages, vous devrez faire des liens entre les éléments découverts, trouver des indices cachés, interroger les protagonistes de cette aventure et débusquer votre gentleman cambrioleur préféré.
Enquêtons !
Après une courte phase de tutoriel sous la forme d’un cambriolage brillamment réussi, vous voilà plongé dans la première enquête. Sur un navire traversant l’Atlantique, un télégramme est reçu signalant la présence d’Arsène Lupin à bord. Quelques indices vous mettent sur la bonne voie, mais vous devrez débusquer le cambrioleur pour tenter de réussir cette affaire… Mais en êtes-vous sûr ? Est-ce vraiment votre objectif ?
En incarnant différents personnages au fur et à mesure de votre progression, vous vous demanderez : faut-il vraiment tenter de découvrir qui est Arsène Lupin ou votre quête est-elle vouée à l’échec pour lui permettre de s’échapper ? Toute cette ambiguïté est également présente dans le jeu et particulièrement bien réalisé. Le scénario est efficace, bien mené, les interrogatoires jouent sur votre dextérité et votre sens du mot juste. Au point de vous donner la parole lors de conversations assez tendues, où il faudra trouver les bonnes phrases pour pousser votre interlocuteur à se dévoiler. La fin du jeu n’est jamais loin, mais elle n’a rien de punitif, se contentant de refaire les dialogues pour trouver les bonnes phrases.
Il existe plusieurs mécanismes dans le jeu. La première consiste à explorer et découvrir des indices. Cela fonctionne comme un pointer-cliquer classique. Vous déplacez votre personnage dans l’environnement, utilisez les déclencheurs pour faire pivoter la caméra de 90 degrés (vous ne pouvez pas la contrôler, faites-la simplement pivoter selon plusieurs angles prédéfinis). À certains moments, la touche A apparaît à l’écran et permet d’accéder à un autre écran d’exploration. Ensuite, tout fonctionne comme un pointer-cliquer classique, trouver les points d’intérêt, les pointer et appuyer sur A pour accéder à un dialogue et à quelques réflexions des personnages.
Dans l’esprit de l’enquêteur…
Une fois les indices récoltés, vous devrez établir des liens. Dans le carnet, accessible par un bouton, vous disposez d’une grande quantité d’informations : des portraits des différents protagonistes, l’affaire qui vous concerne et une sorte de carte mentale regroupant les indices que vous avez trouvés. C’est ici que vous agirez pour tirer des conclusions !
Pour établir des liens, vous allez devoir… relier les points. Oui, c’est évident, mais le principe est intéressant : dans votre carnet, certains événements sont déjà liés (car vous avez trouvé tel indice en discutant avec telle personne, ou en cherchant tel endroit par exemple). Mais il va falloir établir d’autres liens pour tirer des conclusions. En fait, c’est simple : vous vous placez sur un élément, appuyez sur A et allez à l’autre point pour vous connecter et appuyez à nouveau sur A.
Le jeu propose plusieurs éléments pour vous aider si vous en avez besoin. Vous pouvez déjà voir le nombre de liens possibles à faire, ce qui peut vous éviter 2 heures de recherche lorsqu’il n’y a rien à lier. Puis, après un certain nombre d’erreurs, le jeu met en évidence les deux points à relier, pour vous indiquer la solution et vous permettre d’avancer. Le plus difficile dans ces connexions est de toujours penser que l’on est dans la peau d’un personnage et que parfois ce protagoniste ne sait pas des choses que l’on sait. Surtout dans le cas de l’enquête croisée du début, où vous incarnerez deux enquêteurs d’affilée à deux moments différents et avec deux types d’indices et de conclusions.
La réalisation du jeu est vraiment bonne : la direction artistique, toute en 3D, est bien gérée. Seule la gestion de la caméra est parfois contre-intuitive, la faute au fait qu’il n’y a que quatre angles malgré vos mouvements. Si certaines commandes peuvent paraître trop rigides, l’ensemble est plutôt bon et efficace : on regrette certes l’absence de tactile dans certaines phases, mais ce n’est pas insurmontable.
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