jeIl a fallu trois années de travail l’association Terres de Liens pour que le bail rural environnemental soit signé en octobre dernier avec la ferme du Mont d’Or. Pour Emmanuel Marchand, agriculteur sur ces terres depuis 2010, c’est un projet qui paraît évident. « Je partage les valeurs éthiques de transmission que Terres de liens a mises en place. Cela s’inscrit pour moi dans une brillante logique de transmission avec un vrai cadre institutionnel », affirme cet acteur engagé qui a transformé les terres céréalières conventionnelles en bio. Pour l’association c’est une grande satisfaction. « Nous étions vraiment intéressés car c’est rare de trouver un agriculteur qui souhaite transmettre », assure François Legendre, représentant du groupe local Aunis à Terre de Liens. C’est aussi pour nous une manière d’assurer la préservation de la qualité de l’eau car au Mont d’Or nous sommes dans la zone d’approvisionnement du Bois Boulard. Avec Terres de Liens il n’y a pas de revente donc il restera bio à vie. De plus, cela nous permet d’avoir un soutien financier de l’Agence de l’Eau, à hauteur de 50% du projet.
«La base, l’économie solidaire»
Sur les 98 hectares couverts par la ferme du Mont d’Or, seuls 23 (dont Emmanuel Marchand est propriétaire, NDLR) ont été acquis par Foncière Terre de Liens pour un coût total de 683 000 euros. Cette entreprise d’utilité sociale solidaire acquiert des fermes grâce à l’épargne des citoyens. Dès janvier, l’association ouvre les vannes de la souscription citoyenne. « La base, c’est l’économie solidaire. C’est une manière pour les citoyens d’agir concrètement en faveur d’un modèle agricole plus vertueux en achetant des actions revendables au bout de 7 ans et qui leur permettent de bénéficier d’une déduction fiscale. de 25%», explique le bénévole de référence.
Lutte contre la spéculation
Pour éviter la spéculation foncière et continuer à préserver les exploitations agricoles bio, la structure se mobilise sur les territoires à l’image de ce projet. « Cela nous permet de réduire de moitié le coût du foncier, soit 1 500 euros de moins par an. Un delta faible mais pour nous après trois années critiques nous avons dû remettre en question notre modèle et c’est là que nous avons décidé de monter un projet avec Terres de Liens », explique Emmanuel Marchand qui a tenu à inscrire son territoire dans une vision durable en lien avec le projets qu’il développe depuis plus de dix ans au Mont d’Or. Association de réinsertion, replantation de haies naturelles et sèches, création d’espaces de biodiversité, diversification de l’exploitation, vente en circuit court, cette ferme entend donner une autre image du monde agricole. En 20 ans, Terre de Liens a acquis plus de 300 exploitations agricoles et contribué à préserver plus de 9 000 ha de terres agricoles sur l’ensemble de la France métropolitaine, définitivement retirées du marché spéculatif.
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