Ce mardi 23 juillet, lorsque le jet de Céline Dion atterrit au Bourget, c’est bien plus qu’un retour qui est en jeu. Cela fait deux ans que la star a dit oui à Thomas Jolly pour venir chanter lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais au-delà de sa participation à l’immense fête mondiale, elle s’apprête surtout à relancer sa carrière, pause contrainte depuis le 8 mars 2020 et l’annulation de son « Courage World Tour ». Et quoi de mieux que Paris, la ville de l’amour et du cœur, pour tout recommencer ?
L’équipe de Thomas Jolly a refusé jusqu’au bout de confirmer ou d’infirmer les informations entourant la présence du Canadien. Car le directeur a envisagé d’annuler sa visite jusqu’à la dernière minute. S’il l’avait sollicitée dès 2022, la star avait toujours corrélé sa participation à son état de santé, elle qui souffre du syndrome de la personne raide depuis 2008. Elle a compris qu’elle ne pourrait plus jamais faire son métier de la même manière, son corps et sa voix étant épuisée par des années de traitements médicamenteux. Mais Céline n’a jamais abandonné. Si elle a tenu bon, c’est parce qu’elle avait envie de retrouver – un jour – son public. Exactement comme en 2016, lorsque, cinq mois après la mort de René, son mari, elle se consolait en chantant son amour pour lui dans les théâtres européens.
Si Céline est à Paris ce matin-là, c’est qu’elle se sent suffisamment en forme pour interpréter « l’Hymne à l’Amour ». Le titre d’Edith Piaf résonne en elle comme le chant de la résilience par excellence. Piaf a fait un doigt d’honneur à la mort de son amant Marcel Cerdan. En 2024, la chanson a une toute autre saveur pour Céline : une prestation réussie montrera au monde entier qu’elle est plus forte que la maladie. En revanche, une annulation de dernière minute la plongerait dans un profond désarroi.
Un tête-à-tête avec Monna Lisa, un rêve d’enfant pour celui qui n’avait jamais pu visiter le Louvre
Mais avant l’essai, une fois installé dans l’une des suites présidentielles du Royal Monceau, direction le Louvre. C’est elle qui a demandé si elle pouvait se détendre en visitant le musée. Fermé le mardi, l’établissement n’a pas tardé à ouvrir ses portes. Si elle est venue à maintes reprises dans la Ville Lumière depuis le 29 janvier 1983 (jour de ses premiers « Champs-Élysées » avec Michel Drucker), la Québécoise n’a jamais eu le temps de flâner dans le plus grand musée du monde. .
Paris a beau être son Eden – elle se souvient encore de ses deux soirées au Stade de France en 1999 où le public scandait le nom de René qui faisait face à son premier cancer – rares sont les moments où elle a pu profiter seule de la capitale. « C’était très bouleversant pour elle de se retrouver face à « La Joconde » raconte Laura Gilli, la photographe qui l’accompagnait ce jour-là. Elle fut très émue et resta de longues minutes devant la toile, réalisant la chance qu’elle avait d’être là. » Ce moment hors du temps lui a apporté la sérénité qu’elle recherchait. Après trois heures passées à déambuler parmi les chefs-d’œuvre de l’art, Céline remercie longuement les équipes du Louvre, touchée par cet intermède qui lui aurait semblé impossible quelques mois plus tôt.
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Dès son retour au Royal Monceau, elle aperçoit la centaine de fans qui l’attendent, malgré l’heure tardive. Peu importe le combat titanesque qu’elle doit affronter trois jours plus tard, Céline prend le temps de signer des autographes et de prendre des selfies, sous le regard tendre de René-Charles. Car désormais, son fils aîné est devenu un homme clé dans sa carrière. Même si elle travaille avec deux nouveaux managers, John Nelson et Joyce Smyth (qui gère également les Rolling Stones), RC est l’homme de toutes les situations. A la fois un compagnon, donnant son ressenti sur les décisions à prendre, couvrant constamment sa mère d’un regard protecteur. « Leur relation est étroite, confie un proche du Québécois, on ressent vraiment un amour immense entre eux deux. Il a été le premier à fondre en larmes lorsqu’elle a terminé sa prestation à la Tour Eiffel. Et c’est elle qui est venue le prendre dans ses bras, pour le réconforter. »
Céline est harnachée à peine à un mètre du vide
Les journées du 24 et du 25 sont réservées à la préparation de la cérémonie d’ouverture, Céline doit répéter en conditions réelles dans la nuit du 25 à la Tour Eiffel. Une seule plage horaire possible : entre 2 et 3 heures du matin. Car si l’idée de Thomas Jolly est sur le point de se concrétiser, encore faut-il qu’elle soit techniquement irréprochable. C’est donc le personnel du monument qui veille à ce que la star soit harnachée – veillant à ce qu’il ne soit pas visible des spectateurs sous sa robe Dior, tout en l’installant à peine à un mètre du vide.
«C’est la plus grande professionnelle», déclare un membre de son équipe technique. Heureusement qu’elle n’a pas le vertige ! Tout avait été sécurisé pour qu’elle puisse se concentrer le mieux possible sur sa performance. » Et c’est ce qui a surpris la cinquantaine de personnes présentes les 25 et 26 sur place : « Céline Dion n’a jamais semblé avoir le trac, elle n’a jamais évoqué ses problèmes de santé. Elle n’a jamais douté de ses capacités à faire ce pour quoi elle était là. »
Céline a prouvé que sa volonté était plus forte que tout. Ce chanter était une raison de vivre
Le vendredi 26, au premier étage de la tour, un espace dressing a été aménagé. L’équipe Céline arrive très tôt car la cérémonie se déroule littéralement sous leurs pieds. Alors que les averses transforment la fête en calvaire, Céline est plus déterminée que jamais, répétant à son équipe « Le spectacle doit continuer ». Et peu avant minuit, alors que la pluie avait détrempé Paris, obligeant Thomas Jolly à réinventer son spectacle live, les éléments ont cessé de se déchaîner. Laissons Céline chanter sous un ciel étoilé devant 1 milliard de téléspectateurs ! Elle est ensuite restée de nombreuses minutes avec l’équipe à la Tour Eiffel, puis a pris le temps de saluer une nouvelle fois les fans toujours rassemblés devant son hôtel. « C’est rare, constate Laura Gilli, une telle disponibilité, une telle gentillesse. »
Ce soir-là, Céline s’endormit heureuse : le feu sacré s’est rallumé. La deuxième étape de son retour peut commencer. « Elle n’a jamais caché son besoin viscéral de trouver son public », explique un proche du Canadien. Mais elle sait aussi qu’il ne faut pas forcer le destin. Elle a fait le point sur la maladie qui l’a touchée, elle est encore une femme en convalescence qui apprend à vivre avec sa maladie. Qui a compris qu’elle ne pourrait plus jamais faire son métier de la même manière. Mais qui fera tout pour y parvenir. »
Le 13 novembre, elle a encore chanté – deux titres cette fois – à Riyad pour célébrer son ami le créateur Elie Saab, créateur de la plupart de ses tenues de scène. Grand patron de l’émission, René Célestin nous expliquait alors “que si tout était organisé pour qu’elle puisse chanter, on savait qu’elle ne pouvait pas non plus venir pour des raisons de santé”. « Dans l’état actuel de nos connaissances, cette maladie est incurable », nous expliquait en juin sa neurologue, Amanda Piquet. J’espère que nous pourrons y remédier, mais je ne peux pas vous dire si cela se produira dans les cinq ou dix prochaines années. » Céline lui a déjà prouvé à deux reprises que sa volonté est plus forte que tout. Ce chant était plus qu’une mission : une raison de vivre.
Alors, dans l’ombre, ses équipes s’activent. Un album en anglais est en préparation depuis plusieurs mois. « L’idée, c’est qu’elle reprend ses plus grandes chansons en duo avec d’autres », nous raconte son entourage. Toutes les stars de la musique viennent à Las Vegas, c’est assez simple d’y organiser des sessions d’enregistrement. » Mais rien n’est organisé pour le moment. En revanche, il y a un deuxième disque en préparation, cette fois en français. Jean-Jacques Goldman, l’homme derrière « Pour que tu m’aimes encore », « S’il suffisait d’aimer » ou « Encore un soir », était évidemment sollicité. « Ils n’ont pas besoin de se voir ni de se parler pour se comprendre. Jean-Jacques a toujours été celui qui résumait le mieux Céline. C’est difficile de se passer de lui. »
Il ne signera qu’un seul titre sur ce nouvel album. Il est également difficile de ne pas viser plus grand, plus fort. Des dispositions ont donc été prises pour un retour sur scène. D’abord à Las Vegas où l’on parle de plus en plus d’un « Céline Dion Show » qui lui permettrait de construire un spectacle dont elle serait la star mais sans avoir à chanter deux heures d’affilée, accompagnée d’invités chaque soir. Le Resorts World et le Colosseum du Caesars Palace sont les deux salles qui devraient revenir au premier semestre 2026. Mais aussi The Sphere qui, après U2, Dead & Company ou Eagles, offrirait au départ son écrin à la plus cool des divas. de 2026. Seul problème, cette salle ultramoderne travaille avec le producteur de concerts Live Nation, tandis que Céline est fidèle à AEG. Une guerre financière aura-t-elle lieu pour obtenir la présence exclusive d’une chanteuse qui pourrait ne pas tenir son engagement ?
« Dans l’état actuel des choses, nous confie un producteur parisien, il faudra être prêt pour le jour où elle décidera de revenir dans les arènes. Elle a été très claire : pour son retour en Europe, et seulement si elle s’en sent capable, ce sera à Paris. » Une option a été avancée pour un mois de résidence et une série de dix concerts à Paris La Défense Arena pour le dernier trimestre 2026. « L’idée est que tous les spectateurs européens viennent à Paris plutôt que que ce soit celui qui voyage tous les soirs. dans une autre ville, poursuit cette productrice, mais nous n’en aurons la confirmation que lorsqu’elle sera certaine de sa capacité à réaliser le spectacle à 100%. Elle ne veut plus décevoir les gens avec des annulations en cascade. »
Ceux qui pensaient en juin dernier ne plus jamais l’entendre chanter, à la suite du documentaire «Je suis Céline Dion», ont compris à Paris en juillet que la frêle Québécoise était capable de déplacer des montagnes. La retrouver dans la Ville Lumière en 2026 serait la plus belle victoire, sur la vie, sur la maladie et sur elle-même.
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