Robert Eggers donne un coup de jeune à Nosferatu qui commençait à devenir anémique dans son château des Carpates, au fin fond de la Roumanie. Après le classique muet de Murnau où l’inquiétant Max Schreck incarnait le vampire en 1922 et le film où Klaus Kinski mordait Isabelle Adjani dans la version de Werner Herzog en 1979, c’est Bill Skarsgård, méconnaissable, qui fait ses armes sur Lily-Rose Depp.
« Bill a une présence unique », explique le réalisateur. Il dégage un charme immédiat teinté d’érotisme qui apparaît même lorsqu’il est maquillé. La séduction est un élément important dans l’incarnation d’un vampire mythique qui attire sa proie sous ses canines. “Le public s’est habitué à des formes d’horreur cinématographique plus robustes que les drames gothiques comme l’histoire de Nosferatu”, insiste le cinéaste. La modernisation de l’histoire devait impliquer une métamorphose du vampire. Il s’y est mis avec un dentier ferme.
Sauvage, sale et sexy
«Je voulais le montrer comme un animal sauvage, répugnant et fascinant à la fois», explique le réalisateur. La sexualité et la bestialité m’ont semblé être des éléments cruciaux pour donner de la profondeur à cette version du vampire. Je ne voulais surtout pas qu’il nous rappelle Edward Cullen joué par Robert Pattinson dans la saga. Crépuscule « . Son buveur de sang évoque Vlad Tepes, un souverain roumain du XVe siècle surnommé « Vlad l’Empaleur » qui a inspiré le romancier Bram Stoker à écrire Dracula. «Ses portraits m’ont influencé», admet Robert Eggers. Le Nosferatu de mon film est un mélange de nombreuses références dont la Dracula par Francis Ford Coppola. Mais je ne voulais revoir aucune version avant de commencer la mienne.
Bill Skarsgård a dû se maquiller plusieurs heures avant chaque journée de tournage avant de devenir le sinistre Comte Orlok, fan d’hémoglobine. Il accepta également de perdre du poids pour obtenir l’apparence squelettique de Nosferatu. « Il était habitué à ce genre de contraintes depuis sa performance dans le rôle de Pennywise pour Queexplique le réalisateur. Il m’a avoué que Nosferatu marquait pour lui une évolution importante dans l’incarnation du Mal.
Vraiment effrayant
Robert Eggers voulait avant tout que son vampire soit vraiment effrayant. ” Nosferatu de Murnau a été l’un des premiers films que j’ai vu à la télévision quand j’étais enfant, se souvient-il. J’étais terrifié par les apparitions du vampire et j’aimerais que le public actuel ressente le même type de peur en regardant mon film. Les dents de la créature sont un aspect crucial de son apparence. On lui dira poliment que l’hygiène bucco-dentaire n’est pas son point fort et qu’on n’aimerait pas qu’il vienne nous mordre l’artère carotide.
La façon dont le vampire parle est également un élément important. « Encore une fois, Bill a travaillé comme un fou pour modifier sa voix », raconte Robert Eggers. Une chanteuse d’opéra est venue l’aider à obtenir un timbre sensuel et inquiétant. De quoi nous envoyer des frissons plus ou moins agréables dans le dos à l’idée de le voir taper à la vitre pour nous mordre le cou…
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