Il y a une semaine, jour pour jour, Lorraine Pintal déballait son merveilleux cadeau de Noël : un TNM dans toute sa splendeur du dimanche avec une chambre supplémentaire baptisée « Réjean-Ducharme ».
Ainsi se réalise un rêve qui a dû faire se retourner dans leurs tombes les acteurs Jean Gascon et Jean-Louis Roux ainsi que le poète Éloi de Grandmont. Ces trois-là fondent le Théâtre du Nouveau Monde en 1951 pour en faire un théâtre national au même titre que la Comédie-Française.
Mais Montréal n’est pas Paris. Il aura donc fallu du temps avant que le TNM parvienne à sortir des profondeurs de l’église du Gesù pour devenir locataire du théâtre Orpheum, rue Sainte-Catherine, puis propriétaire, en 1972, de la Gayety de Lili St-Cyr, que Gratien Gélinas s’était transfiguré en Comédie-Canadienne. Lui aussi rêvait d’un théâtre national, sur le modèle de celui de Molière à Paris. Mais Gratien Gélinas, aussi doué soit-il, n’était pas Molière…
En 1992, à peine 20 ans après avoir quitté le Conservatoire d’art dramatique, Lorraine Pintal remplace Olivier Reichenbach à la tête d’un TNM en difficulté et que certains croyaient en déclin. Elle rêve aussi d’un grand avenir pour ce théâtre, mais à la mesure de Montréal et de ses moyens.
La femme qui‘il fallait
Petite femme, toujours souriante, affable, sociable et attachante, plus modeste mais tout aussi talentueuse que ses prédécesseurs, plus têtue, plus tenace et persévérante qu’eux aussi, Lorraine Pintal met le cap sur un objectif ambitieux mais réalisable : un TNM de toutes les qualités. . classiques, ceux d’hier et de demain, qui seront le phare du Quartier des spectacles. Elle est même prête à se lancer en politique pour y arriver et se présente aux élections provinciales de 2014. Heureusement, les électeurs avisés du comté de Verdun la ramènent à ses affaires.
La Lorraine ne prend plus les chemins de traverse. Désormais, c’est la ligne droite vers l’aboutissement du projet un peu fou de doter Montréal et Québec d’un théâtre qui sera le fleuron de tous les plus modestes qui naviguent dans son sillage.
Ne vous y trompez pas, la grande sculpture de Trevor Gould installée sur le toit de l’édifice et orientée vers le Quartier des spectacles, c’est Lorraine Pintal qui parle pour le théâtre de demain sous les traits de Janus !
Le don de l’ONJ
Samedi après-midi et samedi soir, Damien Robitaille et l’Orchestre national de jazz (ONJ) ont émerveillé les yeux et les oreilles des centaines de personnes venues célébrer Noël à la Cinquième Salle de la Place des Arts.
Le one-man band franco-ontarien de Lafontaine n’a rien épargné pour apporter la joie des fêtes dans une salle remplie de parents et d’enfants transportés par les paroles et la musique entrainante de cet artiste hors du commun.
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